Navigation de Durban à Capetown du vendredi 1er au 10 février 2019

Équipage : Bernard, Catherine et Claude Mathieu



Après une semaine de préparation du bateau une fenêtre météo très courte nous permet de quitter Durban mais à condition de faire du moteur face au vent (15n) pendant 24h, c'est le prix à payer pour naviguer dans une des régions la plus dangereuse au monde, là où les vagues scélérates peuvent atteindre 20 mètres! En effet si le fort courant des aiguilles (4 nœuds) longeant la côte entre Durban et Port Elisabeth s'oppose à une tempête de Sud Ouest, la mer devient infernale. Nous n'en avons goûté qu'un zeste quand une mini vague vicieuse a quand même réussi à nous éclabousser sérieusement et projeter Claude qui s'est retrouvé avec un œil au beurre noire et des lunettes cassées. Par contre sérieux avantage, le courant nous a bien facilité la navigation au moteur contre le vent puis à la voile vent arrière nous permettant alors de faire une moyenne de 10 à 12 nœuds pendant plusieurs heures.
L'eau de mer est à 27°C, idéal pour se laver à l'arrière dans la jupe.
East London

Cette première étape a été si rapide (261 milles en 36h) que nous arriverons à 3h du matin dans la rivière Buffalo et nous mouillerons devant le club nautique de East London, à coté du bateau Dalton parti en même temps que nous de Durban. Stupéfaction, l'eau de mer a chuté de 14°!

2 jours tranquilles entre Brai (BBQ) avec des navigateurs sud africains, resto de poissons (haque : merlu) à 45 rands (2,90€) au petit resto le long de la rivière derrière le pont et quelques courses en ville (mais ça craint, agents avec mitraillette dans le centre commercial).  Je prépare une daube de calamars à l'armoricaine qui nous fera 3 repas.

Puis de nouveau encore une très courte fenêtre météo avec 24h de moteur face au vent  et un léger courant contraire suivi d'une journée de voile. Les nuits sont fraîches, étoilées, le vent enfin arrive de l'arrière, la mer devient fluorescente. On arrive à Mossel bay à 13h30 pour se mettre à couple de "Dalton" car dans ce port de pêche il n'y a pas de place pour les voiliers de passage.  (319 milles en 53h)
Mossel Bay




1,5 jours de repos seulement, le temps pour Claude d'acheter une canne, un super moulinet avec 500m de fil et une demi douzaine de rapalas, Catherine de faire une belle randonnée sur la côte sauvage, et pour le capitaine changer le préfiltre gaz oil et régler une sérieuse prise d'air qui ne sera résolue qu'après 4h d'acharnement. De toute façon je ne pouvais plus marcher car depuis plus de 2 semaines une sorte d'épine calcanéenne me fait souffrir au talon gauche.

Une fenêtre météo un peu plus longue et ne nécessitant qu'une demi journée de moteur sans vent nous décide à quitter Mossel bay à l'aurore. Claude essaye différents rapalas et à peine commencé la tomme et le reblochon ramenés de Thonon le moulinet siffle. Claude ramène un premier thon de 4-5 kg avec le rapala malboro suivi rapidement d'un deuxième.

On est entouré de Pétrels du cap et 2 albatros volent gracieusement avec eux.

Cap des aiguilles

Dimanche 10 février à 4h, on franchit le cap des aiguilles, nous voici de retour dans l'océan atlantique. On fête ça au champagne sud africain, puis à 17h30 le cap de bonne espérance que l'on refête au champagne.
Comme depuis Durban nous avons toujours réussi à capter (Edge, 3 ou 4G) en passant devant les villes on a pu régulièrement avoir les fichiers des vents (Gribs) et communiquer par mail et WhatsApp, on en profite donc pour envoyer des photos de nos passages mythiques (Agulhas et Good Hope)

Petit kouaq, lors d'une manœuvre le fil de pêche se prend dans l'éolienne, finit la pêche pour cette fois.

Enfin nous arrivons à l'entrée de la dernière baie à la nuit tombante et sans lune il fait un noir d'encre.
Notre ami Louis Daron nous appelle et émet des flashs de sa maison mais comme il habite près du phare on ne voit pas grand chose. Il nous met en garde des grosses rafales de vent , effectivement une heure après le vent fraîchit progressivement de 20 puis 25, 30, 35 avec pointe à 40 nœuds, le génois est enroulé en conséquence. On ne voit pas le port de Hout Bay, nous sommes au moteur et l'entrée est très étroite. Ouf, après une grande frayeur on finit par entrer au moteur mais l'amarrage au ponton se fait vent arrière. Heureusement notre ami navigateur Jacques "Enjoy" nous attend et nous aide à l'amarrage. A 22h on arrête le moteur. (235 milles en 41h)
Port de Hout Bay


0 commentaires:


 

Blog de Cypraea - Template par GeckoandFly, Blogcrowds et Laurian.