TRAVERSEE TUAMOTU - MARQUISES du 18 au 25 novembre 2013
Le temps est beau mais la météo pas vraiment intéressante pour aller à Makemo ou Marquises, mais tant pis, on se décide quand même à partir ce lundi 18 novembre à 12h20, les vents étant tournés au NE. Comme on s'en doutait, au bout de quelques heures, les vents sont vite retournés à l'est et on tire des bords entre Fakarava et Makemo.
Quand on arrive devant Makemo il est trop tard pour prendre la passe donc on décide de partir pour les Marquises avec des vents pour l'instant très capricieux et virons de bord souvent en fonction de leur direction et pour éviter les nombreux atolls dans la zone. Temps mitigé aussi avec toujours des grains ou les vents peuvent atteindre 30 nœuds, donc nous passons notre temps à prendre des ris et à les enlever, Bernard dit qu'il perd 1 Kg à chaque fois.
Sinon, la vie et les quarts s'organisent à bord, au près,la couchette arrière est très confortable et les nuits bien éclairées en raison de la pleine lune ce qui est bien agréable. Les parties de scrabble ont repris et penché à 30° c'est sportif.
Mercredi 20, enfin le vent tourne au ESE en soirée assez faible mais confortable (entre 10 et 15 nœuds) donc on fait route directe avec un peu plus d'est en prévision de vents du Nord Est en arrivant.
Après 4 jours de navigation, il reste 220 milles pour FATU IVA mais la nuit est plus agitée avec 2 ris et la trinquette et la mer dégueulasse. Pas vu le soleil depuis 2 jours mais c'est aussi bien car il fait moins chaud.le vent passe comme prévu au ENE, ce qui ne nous arrange pas puisque le cap est maintenant plein Nord, si ça ne change pas on sera encore obligé de tirer des bords...
Cette nuit, un beau poisson volant (30cm) à failli m'assommer , il finira en Ceviché car on a plus de citrons et coco pour le faire à la tahitienne. D'ailleurs on a plus de fruits et légumes frais.
Vendredi après midi on pêche un beau Thazard de 1m15 - 9kg. On en a fait des conserves, pain de poisson, sashimi, beefsteak et roti.
samedi, on en bave bien à tirer des bords avec grains sur grains... Autre mauvaise surprise, en voulant mettre le moteur dans un calme, fumée blanc bleue de l'échappement et le moteur s'est mis à cogner, donc arrêt, rien de bon, donc on décide d'aller à l'île principale Nuku Hiva à 118 milles en ligne directe.
Enfin le matin du 25 novembre nous arrivons aux Marquises dans la baie de Taiohae, à Nuku iva, mouillage à la voile car moteur en vrac, on est bien crevé et on va se reposer un peu avant de commencer les investigations pour essayer de réparer.
Pour cette traversée d'une distance en direct de 555 milles, on aura parcouru 740 milles en 7 jours ! Les MARQUISES, ça se mérite...
Nous quittons le joli atoll de Toau le samedi 9 novembre et louvoyons tranquillement pour rejoindre Fakarava distant seulement de 12 milles. Nous en parcourons 40 et arrivons beaucoup trop tôt devant la passe. Il n'y a pas de mascaret et la passe est large donc nous décidons d'y entrer avec 2, 3 noeuds de courant contre.
Nous arrivons au sympathique village de Rotoava avant la fermeture des boutiques pour le grand we (lundi 11 novembre est férié). Nous retrouvons la civilisation et prenons un bon repas le soir au snack Tereka.
snack Tereka
Mais le mouillage n'est pas confortable, mal protégé des vents de SE et partons dès le lundi pour le sud de l'île, 30 milles de moteur face au vent très pénible à scruter les éventuelles patates de corail sur notre route.
Juste avant d'arriver à Tetamanu au mouillage Sud de Fakarava, en rangeant la ligne, Bernard se plante profondément un hameçon dans le doigt. Ca n'empèche pas "capitaine crochet" de mettre l'ancre tranquillement dans un site paradisiaque. Ensuite petit cours de médecine grace au livre du docteur Chauve et à la pharmacie entretenue par Catherine.
Détails de l'opération :
1- Cisaillement à la base des 2 branches libres de l'hameçon
2- aseptisation du doigt et du bout d'hameçon sortant du doigt
3- 4 piqures d'anesthésiant local, merci Marine de nous avoir procuré du Lidocaïne (Xylovet) pour les chiens-chats.
4- C'est sans douleur qu'en forçant Bernard arrive à enfoncer davantage l'hameçon pour faire sortir la barbule de l'autre coté du doigt
5- Cisaillement de la barbule puis enlévement de l'hameçon dans le sens où il est rentré
6- re-aseptisation du doigt et pansement
7- apéro pour se remonter de ces émotions.
mercredi 13 novembre
on attend toujours une bonne météo pour les Marquises mais comme la
traversée peut durer 5 jours, ça va être un peu le coup de poker.
En attendant j'ai enfin commencé à utiliser mon fusil tout neuf, c'est pas difficile de tirer les poissons tellement il y en a, cependant il y a 2 précautions à prendre :
- ne choisir que ceux qui n'ont pas la ciguatera, c'est Matthias un
moniteur de plongée travaillant ici depuis 3 ans et péchant et mangeant du poisson tous les jours qui nous fait le tri,
- remonter au plus vite le poisson dans l'annexe pour éviter de se le faire piquer par les requins et abandonner la pêche quand il y en a trop autour de toi.
Je pêche donc des perroquets, nazons (Umé tarei) et mérous (loche marbrée : (Kito)
Nous commençons à manquer de citrons pour les faire à la tahitienne et pour le punch.
Sinon snorkeling fabuleux dans la passe : coraux et poissons époustouflants.
Jeudi 14 novembre
La technique de pêche étant maintenant rodée, Je ramène 2 Umés et à midi on fait griller le mérou sur la plage. Pendant la cuisson j'entends à coté de moi un raffut bizarre, ce sont en fait 2 beaux poissons perroquets qui frétillent sur la grève. Je me précipite et en attrape un qui une fois vidé se trouvera tout de suite sur le barbecue. Mattias me dira que les poissons sont pourchassés non pas par les requins qui ne s'attaquent qu'aux poissons malades ou blessés mais par les mérous et Napoléons (qui eux ne s'attaquent pas aux plongeurs)! Il me dit aussi qu'il y a un nombre impressionnant de requins dans la passe (400 !) et il est vrai qu'à chaque fois que je tire un poisson il y a une demi douzaine de ces bestioles à flaner autour de moi, mais pas agressif. Par contre si on jette une carcasse de poisson du bateau, ils se précipitent dessus et sont alors manifestement énervés. Matthias me conseille donc de bien observer leur comportement.
Concernant la ciguatera, ce sont les polynésiens qui détectent les espèces commestibles dans leur partie du lagon, je suppose en les mangeant et en alertant leurs voisins dès qu'ils ont la gratte !!!
ancien village de Tetamanu
autel très beau en nacre
Vendredi 15 Novembre :
A midi, Matthias vient me chercher en bateau pour faire une plongée avec bouteille dans la passe. Après une courte révision (ça fait 38 ans que je n'ai pas plongé !) nous plongeons en fin de courant entrant dans une eau bleue limpide et le spectacle est à couper le souffle : entre 10 et 22 mètres de profondeur des colonies de requins nagent tranquillement autour de nous parfois à seulement quelques dizaines de centimètres.
On en recense 5 espèces différentes, un énorme thon, plusieurs gros napoléons, des balistes que l'on peut toucher et des milliers de poissons de toutes formes et couleurs.
Samedi, le temps n'est pas conforme aux prévisions météos, le vent s'obstine a rester Est et ne passe pas au Nord, donc on attend ...
Mais il y a toujours du bricolage à faire sur un bateau et on ne s'ennuie pas : les poignées de notre annexe se décollent, il va falloir réparer. On commence aussi à être un peu juste en eau douce, Bernard s'occupe donc de remettre en service le petit dessalinisateur, ce qui n'est pas une mince affaire car il n'a pas fonctionné depuis Février 2011 !
Puis nous changeons de mouillage pour aller derrière des motus avec des plages de sables roses. C'est magnifique mais encore plus isolé car il n'y a personne sur ces iles ( à part les crabes et oiseaux ;-)
Nos 4 bateaux voisins sont partis, 3 vers l'Est, le 4ème vers le village du Nord de l'ile, on est donc le seul bateau dans cette partie de Fakarava.
TOAU : 2 novembre au 9 Novembre 2013
Après le départ de Marine et d'Izia, on ne chôme pas, beaucoup de préparatifs pour notre départ vers les Marquises et quelques réparations (fuite à un hublot, fuite à la pompe de cuisine et comme tous les ans, les coutures de la capote qui lâchent et qu'il faut reprendre), dernières lessives, dernières courses de frais, dernière soirée très sympa au Pink Coconut, bar resto de la marina et on décolle le jeudi 31 octobre à 5h30 (il fait jour à 5h du matin).
Moteur jusqu'à la point Venus puis un vent de ESE de 25 noeuds se lève avec un beau clapot, on prend 2 ris dans la grand voile et avec le foc faisons à peu pres le bon cap pour Fakarava, un atool des Tuamotu à environ 238 miles.
En fait, le but pour rejoindre les marquises d'un seul bord, est de partir d'un atoll le plus à l'est possible. Notre objectif est donc de partir de Makemo à 90 miles plus à l'est de Fakarava.
Mais très vite, on s'aperçoit que l'on n'y arrivera pas sans tirer de bords. Ce n'est pas grave, il y a d'autres atolls sur notre chemin et choisissons TOAU pour 2 raisons, on y arrivera de jour et il y a un mouillage tres bien protégé au nord de l'île ou l'on peut arriver sans tenir compte de la marée.
Nous sommes arrivés samedi matin 2 novembre au magnifique mouillage de la baie Amyot au nord de l'atoll TOAU,après 2 jours de navigation au près mais assez cool et sans grande houle ce qui est assez rare..
L'endroit est magique, quelques maisons désertées, un seul couple très accueillant vivent là à l'année. Les fonds sous marin sont de toute beauté et le mouillage est très bien protégé de la houle et du vent. Il y a même des corps morts pour les plaisanciers.
Nous fêtons cette arrivée le soir au ti punch à la fleur de tiaré avec tapas de coco frais et ananas frais devant le coucher du soleil.
Le lendemain, journée au mouillage, nous allons voir des pêcheurs attraper des poissons dans leur piège, comme un requin s'est faufilé à l'intérieur , ils ont été obligé de le tuer mais ils n'aiment pas ça.
Impressionnant ! Ils nous ont donné une carangue bleue délicieuse, il parait que c'est le poisson du dimanche, ça tombe bien, on est dimanche.
Ensuite nous avons fait le tour du motu en face du mouillage et du snorkeling.
Bernard a pris une dizaine de crabes de cocotier et moi un 7 doigts.
Nous restons un jour de plus tellement le mouillage est superbe.
On a traversé un platier à marée bassse rejoignant 2 motus et on marchait sur un véritable aquarium dans 20 cm d'eau, mais beaucoup trop de requins pour moi même si ils étaient petits.
pointe noire
perroquet
L'apres midi Bernard est allé à la pêche à la traine avec le voisin, la pêche est tres facile, c'est tres poissonneux mais il faut rejeter 4 poissons sur 5 en moyenne à cause de la ciguatera
Nous mangeons quand même du poisson du lagon et pour l'instant pas de gratte mais moi je suis méfiante et
je laisse 12h s'écouler avant d'en consommer apres Bernard.
Lutjan
Le lundi, nous décidons de changer de mouillage et d'entrer dans le lagon en prenant la passe au SE de l'atoll à une quinzaine de milles environ. Nous calculons l'heure de l'étale de courant car cette passe tant à l'est donc exposée au vent est réputée pour y avoir beaucoup de mascaret en plus du courant fort. Nous y rentrons les doigts dans le nez et mettons l'ancre devant une belle plage à coté de Manatai, un via 36 dont on avait fait la connaissance à l'anse Amyot. Le soir on les invite à un bon matoutou de crabes et ils nous font gouter des oursins crayon délicieux.
Le lendemain, c'est eux qui nous invitent avec une daube de 7 doigts (sorte de lambis) qui pullulent sous leur bateau.
7 doigts
On nous parle d'un magnifique mouillage à environ 5 milles plus au sud avec piscine naturelle, on y va donc, c'est comme sur les cartes postales et voila, on devait rester qu'un ou 2 jours à TOAU et on y a passé 8 jours...
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