Traversée Las Palmas de Gran Canaria, Sal au Cap vert
Samedi 8 janvier 2011
Arrivée de notre équipière préférée, Marine, qui arrive bien chargée avec une valise pleine de matériel pour le bateau.
Départ de Las Palmas à 11h3O avec un bon vent de NE. Nous sommes 3 bateaux à partir en même temps et pour le même destination, l’île de Sal au cap vert.
On n’oublie pas de fêter les rois.
18h UTC. Cypraea file doucement à 6-7 nœuds vent arrière avec un léger roulis. Nous sommes dans le cockpit, bouquinant et regardant le soleil se coucher à l’avant et l’ombre de Gran Canaria disparaître derrière. Ambiance calme après l’agitation du départ et les différentes manœuvres de réglages de voile pour passer une nuit tranquille. Nous optons finalement pour laisser le génois seul, écoute retenue par la bôme. Malgré les 27°30N de latitude, il ne fait pas si chaud car le vent de NE souffle à 25-30 nœuds et la capote ne peut pas nous protéger, nous avons déjà tous sorti les polaires !!!
Distance Canaries – Cap Vert = 800 milles.
Dimanche 9 janvier
11h30. 150 milles en 24h, c’est pas mal : à ce rythme on y est en 5 jours ! Par contre première nuit à bord un peu difficile : 2 équipiers malades (devinez qui !), ont vomi pendant le quart de nuit et Marine se renverse le thé ce matin ! « C’est la plaisance, c’est le pied ! » Enfin, on n’a pas dormi dans des draps mouillés, c’est toujours ça… et le ciel étoilé cette nuit était magnifique.
Le vent ayant faiblit un peu, nous avons pu rajouter la trinquette enrouleur, et avançons à 6 nœuds les 2 focs en ciseaux.
Nous voyons au loin les feux du catamaran « horizon » et communiquons avec lui par radio.
Lundi 10 janvier
14h. Reste 485 milles. 7 nœuds de moyenne, le vent a légèrement tourné à l’est.
L’horizon est bien rond tout autour, la mer bleu foncé délimitant un ciel bleu clair et nuageux ; la nuit une mer d’encre et écumante, reflétant le clair de lune contre la voûte céleste bleutée.
La routine des traversées à la voile prend le pas, ponctuée par les repas et les quarts, et parfois agrémentée de coups de stress lorsqu’un cargo fait route de collision sur nous ! Quelques exercices physiques, bouquinage, cours de langue, confection du drapeau cap-verdien (avec quelques ratés), discussions, apéros, cuisine, pêche… Pas grand chose de ce côté la d’ailleurs – on va trop vite ! – à part peut être un requin : on a perdu un hameçon qui était pourtant relié à la ligne par un fil d’acier !!!
Mardi 11 janvier
17h40. 165 milles en 24h, ça dépote !!! Le vent a forci à 30 nœuds cette nuit, Cypraea plane jusqu’à 10,6 nœuds dans une houle de 3 mètres. On a enroulé un peu le génois, puis enlevé la trinquette. Mi-parcours dépassé à 2h40 cette nuit.
Première dorade coryphène pêchée au petit matin, nous nous sommes régalés : cuisson à l’étouffée sur une bonne ratatouille ; précédé d’un apéro ti punch et guacamole pour fêter le passage du tropique du cancer (que nous avons en fait passé hier mais on s’était trompé de 2° !) : 23°26’N. On peut maintenant voir la croix du sud en fin de quart.
La pale du régulateur d’allure se casse, retour au pilote automatique ou barreur, de toutes façons il faisait trop d’embardées... C’est pas facile à dompter ces machins-la !
Mercredi 12 janvier
17h10. Reste 140 milles, on devrait arriver demain dans l’après midi. Le vent a faibli et se réchauffe, on commence enfin à sentir les tropiques… même si on reste emmitouflés dans nos vestes de quart la nuit. Brume de beau temps à l’horizon, mer à 25°C et poissons volants, manque plus que les dauphins !
Jeudi 13 janvier
14h30. TERRE EN VUE ! Les contours de Sal se dessinent peu à peu derrière la brume de l’horizon… En même temps un paille-en-queue (oiseau qui ressemble à une mouette) tourne autours de la ligne, nous annonçant la capture d’une belle dorade coryphène qu’on va se cuisiner au four avec des agrumes.
L’air commence à être vraiment chaud, ça fait du bien mais attention aux coups de soleil. Douche d’eau de mer (à 27°C !) ce matin dans la jupe.
Arrivée à Baia de Palmeira, Ilha do Sal, à 17h30, après 5j5h55min de traversée et un accueil chaleureux des dauphins.
Le catamaran horizon arrivera 2h plus tard.
Après 4 tentatives de mouillage, Cypraea trouve sa place dans le port devant l’usine shell, le dépaysement n’est pas total, nous sommes une trentaine de bateau au mouillage.
Nous rêvions d’une bonne nuit tranquille mais les airs de zouk de la boîte de nuit à terre reportent notre sommeil à plus tard.
Super, super sympa de pouvoir lire vos aventures, ça me rappelle l'année dernière où j'étais aussi sur l'ile de Sal! Profitez-bien !
Et surtout continuez, ça nous remonte bien le moral, et ça nous aide à passer l'hiver !!
A bientot
Thomas-Xavier