Puerto Deseado du 3 janvier au 6 janvier 2012
Puerto Deseado est une petite ville du bout du monde ne présentant pas de charme en particulier, le port se trouve dans l’embouchure d’une rivière bordée d’un paysage désolé, plat et aride. Une dame rencontrée dans le village nous a demandé pourquoi nous étions venu passer nos vacances ici !!!
Rien n’est prévu pour la plaisance et le mouillage le plus sûr se trouve de l’autre côté de la rivière à 1 mille du port. Ce qui est beaucoup en annexe quand il y a du vent et un fort courant (pouvant atteindre 5 nds).
Cette escale était donc prévue pour refaire le plein d’eau, de gaz oil, de nourriture et bien sûr pour attendre une bonne météo pour parcourir les 480 milles qui nous restent jusqu’au détroit de Le Maire.
Mais ce qui nous a le plus marqué ici c’est la gentillesse et le sens de l’hospitalité des gens.
D’abord un grand merci à Miguel, capitaine du bateau pilote Yamana qui accepte les bateaux à couple le temps de faire le plein d’eau (avec une pompe à incendie), il nous emmènera dans sa voiture faire le plein de gaz oil à la station service ainsi que plusieurs arrêts dans les ferreterias pour faire quelques achats (dont un tournevis tombé à l’eau).
bidonnage
plein de nourriture
Puis à Alfredo, chauffeur de taxi qui nous a pris pour aller au supermarché, nous sympathisons tout de suite et il nous emmène chez lui pour nous donner du poisson et des seiches !
Le 2e point fort de cette escale sera l’immense variété de la faune marine notamment les oiseaux.
Tonina Overa
manchots de magellan
Mais tout n’est pas rose, nous resterons une journée entière cloîtrée sur le bateau à ne pas pouvoir débarquer avec des vents soufflant à plus de 40 nds.
Nous sommes au taquet, traquant une bonne météo, il n’y en a pas sur 4 jours, il faut donc jouer au moins pire.
Puerto Deseado- islas de los Estados du 6 janvier au 9 janvier 2012
Avec Anico, nous décidons de partir ce vendredi 6 janvier vers 16h avec de bons vents de N 30 à 35 nds, ça dépote ! Surf à 12 nds avec génois seul. Le temps commence à se refroidir, 13°C la nuit, nous sommes en période de pleine lune et il ne fait jamais vraiment nuit, le soleil se couche à 21h30 et se lève à 5h30.
Le samedi 7, le vent tombe puis passe au SW, vent debout à 15 nds, 2 ris et foc, heureusement un beau soleil nous réchauffe.
Nous ne pouvons pas pêcher, nos deux tentatives se solderont par la prise d’oiseaux dont un que nous avons pu sauver.
Nous fêtons le passage des 50e à 19h, c’est l’heure de l’apéro, ça tombe bien. Anico n’est pas loin et nous nous félicitons mutuellement à la VHF. Heureusement que nous avons deux antennes VHF (Radio + AIS) car celle de tête de mât s’est cassée !
Dimanche 8 : temps gris, brumeux, humide, peu de vent le matin puis bon vent de NW l’après midi. Le baromètre dégringole, c’est impressionnant : il descendra jusqu’à 987 !
Nuit au moteur et au radar, crachin, brouillard.
Lundi 9 matin, beau soleil mais toujours pas de vent. Il nous reste 90 milles pour atteindre la Isla de los Estados. Nous sommes impatients.
Nous finissons les trente derniers milles au près et arrivons à Puerto Hoppner à 23h. Nous mettons rapidement l’ancre et une ligne attachée à un arbre sur la plage. La météo annonçait 25 à 30 nds de vent SW à partir du 10 janvier à 9h : nous sommes contents d’être arrivés.
Isla de los Estados du 9 janvier au 16 janvier
Nuit tranquille et réveil à 8h par l'arrivée de Anico, mais ils n'arrivent pas à crocher leur ancre, il faut dire qu'il faut mouiller tout près de la plage sinon il y a plus de 30 m de fond et il
ne reste plus beaucoup de place. Le vent souffle en rafale (nos premiers Williwas), l'eau fume en tourbillonnant. On renforce notre amarrage en mettant une ligne supplémentaire à l'arrière et une de 100 m à l'avant car nous sommes tout près des roches sur notre tribord.
Après 2h d'essais de mouillage, Mickaël d'Anico finit par crocher son ancre dans 25 à 30m d'eau et avec Laurian et notre annexe nous allons lui poser une ligne sur la berge. Nous constatons alors que Regina s'est blessée à la main sur la chaîne de l'ancre. Catherine va l'aider pour la soigner.
Puis Anico décide d’aller dans la baie d’à coté ou il y a une bouée et ou ils seront sûr de ne pas chasser.
La pluie et la grêle nous trempe en quelques minutes quand nous revenons à bord du Cypraea, nous mettons le chauffage et le bateau devient notre home sweet home.
Nous sommes au bout du monde et ça se mérite !
11 Janvier
Après une bonne nuit de repos, le vent est enfin tombé et nous nous réveillons avec une belle journée ensoleillée. Nous en profitons pour faire une superbe ballade au fond de la baie en haut d'une colline en marchant dans de la mousse spongieuse, paysage grandiose !
On déménage l'après midi pour la baie de Puerto Parry pour retrouver nos amis allemands et découvrir un nouveau mouillage.
Puerto Parry
Les formalités se feront sur la table de cuisine.
formalités avec le jeune chef Santiago 25 ans
base militaire
12 Janvier
Une bonne dépression de SW s'engouffre dans notre baie avec des rafales (Williwas) à plus de 40 noeuds : l'eau fume et l’éolienne s’emballe! Heureusement on est amarré à couple avec Anico sur une énorme bouée par 60 mètres de fonds : on ne risque pas de chasser.
Pendant 4 jours, les jeunes militaires nous serviront de guides pour les magnifiques randonnées en montagne. Steppes, lacs et forêts composent ce paysage d’un autre temps. C’est d’ailleurs sur cette île que se déroule la fiction écrite par Jules Verne : le phare du bout du monde.
Les seuls habitants de l’île sont les oiseaux dont manchots, les lions de mer, cerfs, les 4 militaires et 2 chiens.
pas facile
côte sud, au loin l'antarctique
repos bien mérité
Les militaires se mettent en 4 pour nous faire plaisir, ils mettent à notre disposition douche chaude et machine à laver, quel luxe ! Et nous invitent un soir à manger des empanadas.
gouter su Cypraea
julian, Hector et Santiago
préparation de la pâte
confection des empanadas
Un grand merci à l'armada argentine