Traversée de l'atlantique de Tarrafal (Sao Antao, Cap vert) à Salvador de Bahia (Brésil)



Nous quittons Mindelo le 16 février pour le petit village de Tarrafal à sao Antao où nous avons une mission. Nous devons déposer du matériel scolaire à l'école. Le colis préparé par une française qui a vécu dans ce petit village a d'abord été transporté par un premier bateau qui a dù écourter son voyage aux canaries et nous l'a donc confié. Nous l'avons complété en rajoutant crayons, gommes... Nous n'avons pas pu le déposer lors de notre première visite à Sao Antao car il est très difficile d'accéder à Tarrafal en voiture, pas de route, juste une piste à travers la montagne. L'accès en bateau nous paraissait donc plus facile.
La traversée du canal est très agitée puis sous le vent de l'île, le vent tombe et finissons au moteur. nous mouillons au pied d'une immense falaise par 18 m de fond, cul à la plage, nous n'aimons pas ça. 2 capverdiens nous aident à débarquer en annexe et nous conduisent à la bibliothèque où se trouve Simao, l'instituteur à qui nous devons remettre le colis. Nous sommes bien sur très bien accueillis, Simao parle bien français, nous explique le fonctionnement de l'école et nous donne rdv le lendemain matin pour une visite de l'école.











































Jeudi 17, nous nous levons bien fatigués, nous n'avons pas beaucoup dormi, le mouillage est très joli mais aussi très rouleur.
Pendant la nuit l'alarme de batterie s'est mise en route et après avoir testé les batteries une par une, il s'est avéré que l'une d'entre elle, pourtant neuve et encore sous garantie, ne tient pas la charge.
Puis c'est le frigo qui tombe en panne, le circuit de refroidissement à eau de mer ne fonctionne plus.
Le temps de réparer, il est déjà midi, nous décidons de déjeuner et de partir tout de suite après car le mouillage est vraiment inconfortable. Dommage, nous ne ferons pas la visite de l'école.















Départ donc le 17 février à 14h30 pour le Brésil, 2030 milles. Pour Laurian ça sera sa première transat et pour nous trois le premier passage dans l'hémisphère sud.
Nous filons 8 nœuds avec 2 ris et la trinquette à moitié enroulée, Sao Antao devient de plus en plus petite, nous ne verrons plus la terre pendant 16 jours.
Un dernier appel à Raspoutine pour leur souhaiter bonne route vers les caraïbes puis nous sommes coupés la aussi de toute communication.















Vendredi 18 février, le vent diminue, 10, 15 nœuds, le rythme de croisière s'installe. Nous sommes maintenant grand largue toutes voiles dehors.

Jeudi 24 février
Cela fait une semaine que nous sommes partis, nous marchons entre 4 et 5 nds vent arrière génois tangoné, avec entre 8 et 10 nœuds de vent donc pépère, le bateau ne bouge pratiquement pas et prenons tous nos repas à table. Nous avons pêché un beau thazard de 8,5 kg le 19 février qui depuis agrémente tous nos repas (régime hyper protéiné) . La vie à bord est bien réglé, Laurian fait le 1er quart de nuit jusqu'à 2 h / 3h du matin puis Bernard et Catherine se partagent le reste de la nuit. Les 4 premières nuits ont été fraiches, nous avons gardé les vestes de quart jusqu'à 8° de latitude, puis la température est vite montée à 30°C.
Nous avons seulement croisé 2 cargos (que nous détectons à distance grâce à l'AIS) et un bateau de pêche usine sans doute japonnais vu leur discussion à la VHF (mais il n'avait pas de signal AIS, donc important d'effectuer une veille visuelle permanente).






1er thazard










Anniversaire de Catherine











Récolte de la nuit










douche quotidienne









parties acharnés de scrabble










Vendredi 25 février
Les îles São Pedro et São Paolo sont les sommets d'un volcan situé à peu près à 1000 km du Brésil et 2000 km de l'Afrique et ne sortent de l'eau que de quelques mètres alors que les fonds marins sont d'environ 4000 mètres. Comme notre route ne passe pas très loin, on décide d'aller y jeter un œil et nous y arrivons à l'aube tranquillement à la voile. Le spectacle vaut le détour : c'est un ensemble de rochers à peu près grand comme les grands cardinaux d'Hoëdic mais avec un phare beaucoup plus petit, 2 bateaux de pêche naviguent à proximité dont l'un se déroute pour venir nous saluer; il est recouvert d'oiseaux du large, ceux ci  viendront lentement tourner autour de nous, sans crier : instant magique.






























Ce vendredi est aussi un grand jour pour nous puisque nous avons franchi l'équateur. Nous avions préparé ce passage selon la tradition : convocation par Neptune (Bernard avec une barbe confectionnée avec les cheveux de Laurian coupés 2 jours avant), Amphitrite et leur fils Triton.






































Tout d'abord on stoppe le bateau devant la ligne de l'équateur a 19h25 UTC par 29º31'W puis le plus jeune néophyte fait passer le bateau sous la ligne imaginaire à l'aide de la gaffe nous faisant  ainsi entrer dans l'hémisphère sud. Voyant cela, Neptune, s'écrit :
En ce 25 février de l'an de grâce 2011, moi, Neptune qui commande les flots, je vous souhaite la bienvenue dans l'australe hémisphère, ô fiers navigateurs.
Mais que vois-je ?! Quel est cet infâme troupeau de bestiaux ? Sont-ce des néophytes que vous m'offrez-là ? Ô vile multitude, craint mon regard divin ! Infâmes pourceaux, inclinez-vous devant ma majesté ! Tremblez !! Tremblez néophytes !!
    

 Un grain se profile à l'horizon, nous arrivons dans le royaume de Neptune et de son épouse Amphitrite. D'un coup, le grain se déchaîne arrosant les néophytes.



































Puis pour être bien sûr du baptème, on se baigne ! L'eau est à 30ºC et d'un bleu profond. Sous nos pied : 5000 mètres d'eau.















Puis apéro au champagne (merci Raspoutine !) en suivant la ligne vers l'ouest et un bon chili con carne en reprenant notre route.














Notre première nuit dans l'hémisphère Sud a été bien arrosé par plusieurs grains orageux(Neptune a du nous entendre). Nous sommes aussi maintenant sous le régime des alizés de SE et marchons 6-7 noeuds au près bon plein, beaucoup moins confortable puisque le bateau gîte.

Ce régime de vent ne dure pas et dès le lendemain, pétole ! L'alizé de SE nous conduit au grès de son humeur, tantôt lentement, tantôt rapidement, plus souvent lentement et nous naviguerons 4 jours en alternant moteur et voile.

La lune qui avait éclairé nos nuits la première semaine décline laissant place à un ciel étoilé, magnifique et, guidé par la croix du sud nous nous rapprochons inexorablement de la côte brésilienne. Laurian nous fait une leçon d'astronomie grace au logiciel "stellarium".

 Nous remettons les lignes et pêchons un 2eme thazard de 18 kg, nous en mettons la moitié en conserve et l'autre sera consommée jusqu'à l'arrivée. Inutile de vous dire que nous rêvons d'un bon steak frites.




lever de soleil









 passager clandestin
















 2eme thazard




















Détection des cargos grace à l'AIS
Nous en avons croisé une vingtaine environ












petit film le soir avant d'aller se coucher





coucher de soleil










Samedi 5 mars, 12h UTC, il reste 95 milles, le vent monte et nous propulse à 6-7 nds, nous obligeant à réduire la voilure car nous voulons arrivé de jour.

Dimanche 6 Mars, 7h du matin, des buildings se profilent à l'horizon, nous hésitons à faire demi-tour, mais au fur et à mesure que nous avançons, la baie de Tous-les-Saints. magnifique s'ouvre devant nous avec un 30aines d'îles réparties sur un immense plan d'eau.






































Arrivée à Salvador de Bahia à 12h, c'est l'euphorie, 2 millions de personnes dans les rues, musique à fond, le contraste est gigantesque :  c'est CARNAVAL ! Tout le monde chante, tout le monde danse, tout le monde boit... des énormes camions équipés d'une sono démentielle et surmontés d'une large plate-forme sur laquelle un groupe musical joue défilent en permanence de 15 h de l'apres midi à 2h du matin.








































































 

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