RODRIGUES

Rodrigues du 8 au 15 juin 2018

















Quel endroit agréable, surtout après une traversée un peu fatiguante ; ici c'est le repos, le sourire, la beautée naturelle des paysages, l'amabilité des créoles, la nourriture exotique, excellente et bon marché, une île à taille humaine. Le Cypraea est à Quai gratuitement jusqu'à Jeudi prochain, pratique quand on est trois à bord.


Mais il n'y a pas beaucoup d'eau pour les cultures et l'eau du robinet n'est pas vraiment potable. On profite de la location d'une voiture pour commencer notre journée par la corvée d'eau, on en trouve à Malabar, près du mont Lubin. Ca tombe bien, le petit village est typique et aux alentours se touve de nombreuses choses à voir :


Le mont Limon qu'on accède en 5mn par un petit sentier


Saint Gabriel avec ses vues sur le lagon sud












Le jardin botanique avec une guide charmante qui récite avec l'accent créole le nom de toutes les plantes












Le restaurant "chez Jeanette" juste à coté où nous n'avions pas réservé mais qui nous prépare uniquement pour nous un festin de poisson grillé, ourites (pieuvres) spécialité de Rodrigues, le tout accompagné de christophine rapée, achard de légumes, riz, sauce de lentilles corail.



C'est dimanche et en descendant vers Gravier au Sud Est de l'île on voit des familles se reposer sous les Filaos, en bordure de la plage de corail.


C'est marée basse et les barques de pécheurs sont accessible à pied.












Puis notre tour de l'île nous amène vers le sud, On s’arrête devant un séchoir à pieuvre (Ourite séchée)


puis  dans cette baie les petites barques de pécheurs se déplacent à la voile dans le lagon protégé par la grosse houle de l'océan indien qui déferle sur la barrière à plusieurs km de la côte.



On termine la journée dans un ciel de feu


Bruno et Emmanuel ont organisé une sortie sur une petite embarcation comme celle des pécheurs afin de rejoindre l'île Cocos ; bizarre car il n'y a aucun cocotier sur cette île , en fait c'est une réserve de milliers d'oiseaux.

Notre pilote a bien du mal à naviguer car c'est marée basse et le lagon n'est vraiment pas profond et parsemé de petites patates de corail. Il nous faudra 1h30 pour y arriver, mais dans cette eau turquoise, en croisant les retours de pêche à la voile, c'est un véritable bonheur.












Sur l'île les oiseaux ne sont pas farouches et se laissent approcher












Sur place notre pilote nous soigne : Rhum arrangé, vin rosé et rouge, ourite, et autres spécialités rodriguaises.
Ouf un bain et une sieste et il faut déjà rentrer car il fait nuit ici à 5h30.


Le lendemain nous prenons le bus local sans amortisseur et archi bondé pendant une heure pour aller visiter la réseve de tortues François Leguat ainsi qu'une grotte.



Rodriguez était peuplé de centaines de milliers de tortues géantes et les marins des premières grandes navigation commerciales allaient chercher cette viande facile à attraper, puis à garder vivantes dans la cale avant de les manger. La race c'est donc éteinte rapidement et c'est  François Leguat qui a eu l'initiative de créer une réserve avec ces différentes tortues terrestres dont une espèce menacée à Madagascar. Certaines tortues géantes sont habituées aux hommes , elles adorent qu'on leur caresse le cou !











Près des tortues une chauve souris nous nargue


Tortues malgaches

Billy the guide nous récite aussi sa leçon car il n'est là que depuis 1 an et comme il prépare par correspondance un BTS informatique il n'y restera sans doute pas longtemps.

Nous decidons de faire des randonnées, Emmanuel fera celle du mont Limon, c'est à dire la traversée Nord-Sud de l'île le premier jour puis la randonnée du sentier du trou d'argent sur la cote Nord Est de lîle.
Bruno et moi ne feront que la deuxième. On prend donc le bus pour Gravier












et nous longeons la côte bordée de nombreuses plages de sable blanc protégées par le lagon turquoise, dans chaque baie quelques barques de pécheurs à l'ancre ou sur la berge.














Puis le lagon s'arrête et la côte est alors plus sauvage car frappée par les vagues de l'océan. Une petite percée dans les rochers : c'est le trou d'argent, on peut s'y baigner.



La rando se termine par un tout petit resto qui sert des plats locaux, la vue est magnifique, on profite et on attrape le bus qui nous ramène au bateau.


Le lendemain c'est Jeudi et le cargo de ravitaillement de l'île a besoin de tout le bassin pour faire sa manœuvre, tous les voiliers doivent donc sortir du port et peuvent revenir quelques heurs après.



 Bruno et Emmanuel font leur plein de souvenirs et cadeaux, dernier coucher de soleil avec en premier plan les pécheurs de zourites












puis les provisions pour la dernière traversée vers Maurice, puis la clearance avec l'immigration, douane et garde cotes, nous voila donc prêt à partir le vendredi soir.

Coco Rodrigues  - journal de bord

1er Jour Samedi 26 Mai 2018
Départ de Direction Island à 7h45. Le vent est assez fort et sous génois seul on fait du 8 noeuds. Les estomacs sont un peu secoués car la mer est vraiment agitée et dès que nous perdons l'abri des Cocos les vagues font plus de 3 mètres.



2ème jour
Ca va un peu mieux, j'ai réussi à prendre un petit dej et ce midi un coucous maison cuisiné par Emmanuel avant de partir. Mais la mer est tellement confuse que j'ai encore un peu de mal à ecrire au clavier.
Rencontré un cargo, signalé 20 mn avant par l'AIS
Ciel couvert avec grains jusqu'à ce matin. la température s'est adoucie.
Navig au génois seul avec quelques tours, à 6 - 7 noeuds, petit largue, sous pilote car le regulateur n'assure pas dans cette mer.
152 milles en 1 jour, 226 ce soir
Emmanuel va bien, pas malade, mange normalement mais passe beaucoup de temps allongé, fait son quart de nuit. Bruno va bien et apprécie la température en baisse


3ème jour
Ce matin belles éclaircies mais le ciel se couvre ce soir avec un beau grain derrière nous sur tout l'horizon.
Le vent ne faiblit pas mais ça nous permet d'aller vite avec seulement le génois qu'on enroule sur quelques tours quand le vent forci.
Bruno met son enceinte bluetooth dans le cockpit avec la musique d'Antoine
Mais gare aux embruns qui nous giclent parfois à la figure, heureusement l'eau et l'air sont chauds malgre
quelques degrés de moins.
Donc tout va bien, 173 milles en 24h, moyenne de 7,2 noeuds.


4ème jour
Le vent se calme un peu mais toujours des grains type crachin breton . J'ai mis la trinquette tangonnée en plus du génois.
166 milles en 24h, 557 depuis Cocos, soit plus du quart en 3 jours.
L'équipage se porte bien
Toilette à l'eau de mer sur la jupe


5ème jour
Le vent s est renforce un peu cet après midi et on a maintenant des vagues de travers pas très agréables, vent SE 25 noeuds, grains et ce matin 2 heures de soleil. J'ai enlevé la trinquette et on est sous génois seul à 120degrés du vent.
Hier on a décalé nos montre d'1/2h, donc à 18h cypraea il est 12h GMT et on a parcouru 718 milles, 154 milles les derniers 24h
L'équipage a trouvé son rythme, ptit dej, toilette, cuisine, lecture, musique, sieste, quart de nuit.


6ème jour
les jours se suivent et se ressemblent, même temps qu'hier avec seulement à peine 2h de soleil, du vent, des
vagues et un ciel très couvert. On ne se plaint pas pour la vitesse, à ce régime là on pourrait ne mettre que 12 à 13 jours. Demain on fêtera la moitié du parcours avec une boîte de foie gras.
A 17h local ce soir on a parcouru 882 milles. Génois seul sous régulateur.

Petit déjeuner acrobatique dans le cockpit



7ème jour
Enfin, belles éclaircies aujourd'hui avec un soleil qui nous change de la grisaille depuis une semaine.
On a fêté la mi parcours avec foie gras, ty punch, chips indonésienne et un plat d'haricot vert-tomates préparé par Bruno.
Le vent a bien molli et la mer est relativement calme. On est maintenant sous grand voile avec 1 ris plus le génois
On a décalé nos montres de 1/2h
A 18h local (12h30° gmt> ce soir on a parcouru 1050 milles

Comme d'habitude, coucher de soleil magnifique


8ème jour
1ère belle journée ensoleillée , le vent est tombé à 10 noeuds, on se traîne donc au grand largue à 5,5 noeuds avec Grand voile complète et génois, sous régulateur.
A 11h10 gmt , 16h40 local on a parcouru 1200 milles, il en reste 800
Du coup j'en profite pour coudre à la main le pavillon Mauricien avec des bouts de tissus rouge, bleu, jaune et vert. Pendant ce temps Emmanuel nous a fait des rochers au coco et Bruno une omelette champignon pommes de terre rissolées.



9ème jour
Nuit très calme avec même 1/2h de moteur car vitesse inférieure à 4 noeuds
Puis le vent a tourné SSE, on est donc maintenant au bon plein, bien gité mais le bateau est plus stable. On ne s'inquiète pas car la météo donnée par Laurian prévoit du vent arrière pour l'arrivée.
Ce dimanche midi super beau temps, déjeuner amélioré :
Apéritif Pastis, saucisson et paté, puis green curry de wahoo avec riz (le poisson péché il y a plus de 15 jours et mis sous vide au frigo>, cake et rocher de coco.
A 12h GMT, 17h30  local on a parcouru 1349 milles, il nous en reste 648.

Le soir un vilain grain pointe son nez



10ème jour
Depuis ce matin alternance de grains et soleil et pas de vent (2h de moteur cette nuit) à 30 noeuds, on passe beaucoup de temps à enlever et mettre des ris, ça nous occupe bien. Ce soir j'ai enlevé la GV et les 2 focs sont en ciseaux.
On a dépassé les 1500 milles, il nous en reste environ 500, donc si on maintient notre vitesse (150 Milles/jour) on devrait arriver vendredi tôt le matin, impeccable pour faire la clearance avant le WE.
Le moral et l'appétit de l'équipage est excellent mais les équipiers ont hâte d'arriver.


11ème jour
1h du matin : le Pilote automatique donne des signes de défaillance puis fini par s'éteindre. Heureusement nous avons le régulateur d'allure pour finir les quelques jours de navigation sans être obligé de barrer.
Ce matin j'ai constaté qu'un fusible avait grillé (celui du seaTalk), malheureusement il grille à nouveau dès que je le change.
Sinon beau temps ensoleillé, grand largue-arrière à plus de 6n.
11ème jour le soir
Ouf le pilote est réparé grace aux conseils de Philippe. j'ai procédé comme il a dit et j'ai trouvé : le câble seaTalk entre le calculateur et le panneau de commande situé sur la colonne de barre était défectueux. Je l'ai remplacé par 2 câbles 4 fils pour en utiliser 3 et ça marche. La girouette fonctionne mais pas l'anémomètre, peut être dois je faire un étalonnage, je verrais ça plus tard
Aujourd'hui super beau temps avec soleil, pas de nuage, bon vent et pas trop de houle, une navigation de demoiselle.
Ce soir on a parcouru 1667 milles, il en reste 328.


12ème jour
Encore une super belle journée ensoleillée, sans grain, vent soutenu mais constant qui nous permet de faire 6 à 7 noeuds vent arrière, cool quoi!
J'ai mis une ligne ce matin mais pas de poisson aujourd'hui.
On a hate d'arriver pour manger des "ourites" (pieuvres) et autres gateries mauriciennes et rodriguesiènes.
Ce soir nous avons parcourus 1834 milles, il n'en reste plus que 163, soit la distance que l'on fait en 24h depuis maintenant 3 jours, donc arrivée prévue demain soir Jeudi.


13ème et dernier jour
Ce matin à 9h30 local, Il ne reste plus que 53 milles de Rodrigues et on fait du 7 à 8 noeuds plein vent arrière avec seulement les 2 focs en ciseaux, à ce régime on espère arriver juste avant la nuit.
Super beau temps, ciel dégagé.
L'équipage est en forme, les équipiers ont hâte d'arriver, pas le capitaine !

Qu'est ce que l'on est bien en mer (quand on n'est pas malade), on prend le temps de vivre : lecture, musique, pêche, cuisine, réglage du bateau, observations des nuages, oiseaux, vagues, étoiles. Un moment magique : la toilette au seau d'eau de mer à genoux dans la jupe au ras de l'eau avec les vagues majestueuses qui parfois même déferlent à quelques mètres dans une gerbe d'eau turquoise. 
C'etait tellement zen que je me suis surpris à écrire 2 petits poèmes pour mes petits enfants (vague coquine et poisson avion) !

Nous sommes arrivés à Rodriguez à 17h20 local soit 2002 milles en 12,5 jours soit 6,6 nœuds de moyenne, 3124 milles depuis Bali !
On fera la clearance demain matin, ici tout le monde par Français!



 

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