A peine arrivée à Puerto Williams, nous nous préparons pour le tour du Cap Horn :
demander l'autorisation à la capitainerie Chilienne, vérification du gréement, traçage de la route, consultation météo. Cette dernière n'est pas très bonne mais il ne reste que quelques jours à Laurian et nous décidons de partir le lendemain.







 autorisation de l'armada chilienne d'aller au Cap Horn














Lundi 23 Janvier 4h30 du matin : lever, téléchargement du dernier fichier météo (ugrib) puis 1/4h après on quitte la Marina Micalvi. Vent arrière au début dans le canal Beagle (on fait de l'Est), on croise nos amis allemands ANICO qui sont du coté Argentin et vont à Ushuaïa. On est très surveillé par l'Armada Chilienne : obligation de s'identifier et d'indiquer notre route presque toutes les heures à la VHF : c'est le travail de Laurian. Puis pétole : moteur.





 petit dej dans le beagle

























Après la sortie du Beagle on peut enfin mettre les voiles mais très vite le vent d'Ouest-Sudouest souffle force 5 à 6, on se retrouve dons à faire 30 milles au près serré et on finit avec 3 ris et la trinquette. Malheureusement  on arrive à 8 milles vent debout pour le mouillage de caleta Martial (55S49,24 -  67W17,39) situé à environ 10 milles du Cap Horn : il a fallu galérer 4h au moteur contre un vent de 30 noeuds.











 caleta Martial (10 Milles du Horn)










Après avoir passé une bonne nuit amarré à une bouée de l'Armada, on décide de partir pour le Horn avec un temps pourri : pluie et vent force 7 à 8 d'ouest. Avec 3 ris et la trinquette nous étions trop toilés et les rafales à force 8 à 9 combinées aux vagues déferlantes nous ont obligé à faire demi tour à 2 milles de l'ile Horn.





départ musclé déja à force 7




force 8 rafales à 9




 Isla Hornos











Le retour a été chaud aussi car le vent hurlait dans les rafales de williwaws : 35 noeuds avec rafales à 45 noeuds : impressionant.
Laurian prends son pieds en barrant les 30 milles de retour dans la Bahia Nassau avec par moment seulement un petit bout de trinquette.




le vent se calme en arrivant dans le paso picton




Le soir, on fête ça au champagne Argentin dans la caleta hyper protégée "Margarita"









Mercredi matin, retour à Puerto Williams






marina Micalvi


  Amarrage à couple du Micalvi, ancien navire militaire reconverti en yate club

















soirée asado chez Jean













à droite, en rouge, Christophe Auguin




fin de soirée dans le bar du Micalvi



Nous guettons une bonne météo pour passer le détroit de Le Maire tant redouté, qui peut lever des vagues de 10 m lors de tempêtes et qui a coûté la vie à 2 personnes : un père et son fils l’année dernière.
Les coups de vent de SW se succèdent mais ne durent jamais très longtemps, dans ces cas là, nous ne pouvons pas débarquer. L’annexe avec le moteur hors bord s’est même retournée une fois.
La météo change tous les jours et il est difficile d’avoir un bon créneau pour parcourir les 150 NM qui nous séparent seulement Ushuaïa.
.
Entre la météo argentine, donnée par les militaires et les fichiers gribs envoyés depuis la France par un copain (merci Hervé), nous décidons de partir lundi matin 16 avec la marée haute. Nous avons bien fait car après un passage difficile à la pointe de l’île dû à un fort courant (qui nous a fait pensé au Fromveur au large de Ouessant), le détroit de Le Maire sera passé en moins de 5h avec un bon vent de NW et le courant avec nous.

















 détroit de Le Maire












Le reste de la navigation jusqu’au canal de Beagle et dans le canal se fera sans vent et au moteur.





Arrivée sur le canal de Beagle







canal de Beagle








Et nous arrivons au petit matin dans la magnifique baie de Cambaceres. Nous sommes enfin EN TERRE DE FEU !






paysage un peu désolé




départ pour Ushaia



colonies de manchots papes









Ushuaïa



Au bout de la Patagonie, il y a la Terre de feu, et au bout de la Terre de Feu, il y a Ushuaïa. La ville la plus australe du monde, surnommée par les argentins "el fin del mundo". Mais ce n'est pas tout à fait exact, puisque Puerto William, la chilienne, est encore plus au sud.
Ushaia, ville mythique donc très touristique, mais l'ambiance y est sympa et ça sera une bonne escale.





on se croirait dans une station de ski





réplique du phare du bout du monde au mésée de la marine




on profite des derniers restos avant les canaux




plein de nourriture pour 2mois




cata d'Ivan Bourgnon, avec lequel il a fait le tour du cap Horn en 60 heures











Puerto Deseado du 3 janvier au 6 janvier 2012

Puerto Deseado est une petite ville du bout du monde ne présentant pas de charme en particulier, le port se trouve dans l’embouchure d’une rivière bordée d’un paysage désolé, plat et aride. Une dame rencontrée dans le village nous a demandé pourquoi nous étions venu passer nos vacances ici !!!
Rien n’est prévu pour la plaisance et le mouillage le plus sûr se trouve de l’autre côté de la rivière à 1 mille du port. Ce qui est beaucoup en annexe quand il y a du vent et un fort courant (pouvant atteindre 5 nds).











Cette escale était donc prévue pour refaire le plein d’eau, de gaz oil, de nourriture et bien sûr pour attendre une bonne météo pour parcourir les 480 milles qui nous restent jusqu’au détroit de Le Maire.
Mais ce qui nous a le plus marqué ici c’est la gentillesse et le sens de l’hospitalité des gens.
D’abord un grand merci à Miguel, capitaine du bateau pilote Yamana qui accepte les bateaux à couple le temps de faire le plein d’eau (avec une pompe à incendie), il nous emmènera dans sa voiture faire le plein de gaz oil à la station service ainsi que plusieurs arrêts dans les ferreterias pour faire quelques achats (dont un tournevis tombé à l’eau).




 bidonnage



 



 plein de nourriture





 
Puis à Alfredo, chauffeur de taxi qui nous a pris pour aller  au supermarché, nous sympathisons tout de suite et il nous emmène chez lui pour nous donner du poisson et des seiches !









Le 2e point fort de cette escale sera l’immense variété de la faune marine notamment les oiseaux.





Tonina Overa



manchots de magellan












Mais tout n’est pas rose, nous resterons une journée entière cloîtrée sur le bateau à ne pas pouvoir débarquer avec des vents soufflant à plus de 40 nds.
Nous sommes au taquet, traquant une bonne météo, il n’y en a pas sur 4 jours, il faut donc jouer au moins pire.

Puerto Deseado- islas de los Estados du 6 janvier au 9 janvier 2012

Avec Anico, nous décidons de partir ce vendredi 6 janvier vers 16h avec de bons vents de N 30 à 35 nds, ça dépote ! Surf à 12 nds avec génois seul. Le temps commence à se refroidir, 13°C la nuit, nous sommes en période de pleine lune et il ne fait jamais vraiment nuit, le soleil se couche à 21h30 et se lève à 5h30.











Le samedi 7, le vent tombe puis passe au SW, vent debout à 15 nds, 2 ris et foc, heureusement un beau soleil nous réchauffe.
Nous ne pouvons pas pêcher, nos deux tentatives se solderont par la prise d’oiseaux dont un que nous avons pu sauver.











Nous fêtons le passage des 50e à 19h, c’est l’heure de l’apéro, ça tombe bien. Anico n’est pas loin et nous nous félicitons mutuellement à la VHF. Heureusement que nous avons deux antennes VHF (Radio + AIS) car celle de tête de mât s’est cassée !












Dimanche 8 : temps gris, brumeux, humide, peu de vent le matin puis bon vent de NW l’après midi. Le baromètre dégringole, c’est impressionnant : il descendra jusqu’à 987 !
Nuit au moteur et au radar, crachin, brouillard.











Lundi 9 matin, beau soleil mais toujours pas de vent. Il nous reste 90 milles pour atteindre la Isla de los Estados. Nous sommes impatients.











Nous finissons les trente derniers milles au près et arrivons à Puerto Hoppner à 23h. Nous mettons rapidement l’ancre et une ligne attachée à un arbre sur la plage. La météo annonçait 25 à 30 nds de vent SW à partir du 10 janvier à 9h : nous sommes contents d’être arrivés.

 



Isla de los Estados du 9 janvier au 16 janvier


Nuit tranquille et réveil à 8h par l'arrivée de Anico,  mais ils n'arrivent pas à crocher leur ancre, il faut dire qu'il faut mouiller tout près de la plage sinon il y a plus de 30 m de fond et il
ne reste plus beaucoup de place. Le vent souffle en rafale (nos premiers Williwas), l'eau fume en tourbillonnant. On renforce notre amarrage en mettant une ligne supplémentaire à l'arrière et une de 100 m à l'avant car nous sommes tout près des roches sur notre tribord.
Après 2h d'essais de mouillage, Mickaël d'Anico finit par crocher son ancre dans 25 à 30m d'eau et avec Laurian et notre annexe nous allons lui poser une ligne sur la berge. Nous constatons alors que Regina s'est blessée à la main sur la chaîne de l'ancre. Catherine va l'aider pour la soigner.
Puis Anico décide d’aller dans la baie d’à coté ou il y a une bouée et ou ils seront sûr de ne pas chasser.
La pluie et la grêle nous trempe en quelques minutes quand nous revenons à bord du Cypraea, nous mettons le chauffage et le bateau devient notre home sweet home.
Nous sommes au bout du monde et ça se mérite !


11 Janvier
Après une bonne nuit de repos, le vent est enfin tombé et nous nous réveillons avec une belle journée ensoleillée. Nous en profitons pour faire une superbe ballade au fond de la baie en haut d'une colline en marchant dans de la mousse spongieuse, paysage grandiose !















On déménage l'après midi pour la baie de Puerto Parry pour retrouver nos amis allemands et découvrir un nouveau mouillage.

                                                                   Puerto Parry

Nous sommes très bien accueillis sur la plage  par 4 jeunes militaires très décontractés qui gardent l'île pendant une période de 45 jours. Ils sont manifestement contents de pouvoir discuter avec nous autour d'une tasse de café (pour nous) et de maté (pour eux).
Les formalités se feront sur la table de cuisine.








 formalités avec le jeune chef Santiago 25 ans
 





 base militaire






12 Janvier


Une bonne dépression de SW s'engouffre dans notre baie avec des rafales (Williwas) à plus de 40 noeuds : l'eau fume et l’éolienne s’emballe! Heureusement on est amarré à couple avec Anico sur une énorme bouée par 60 mètres de fonds : on ne risque pas de chasser.












Pendant 4 jours, les jeunes militaires nous serviront de guides pour les magnifiques randonnées en montagne. Steppes, lacs et forêts composent ce paysage d’un autre temps. C’est d’ailleurs sur cette île que se déroule la fiction écrite par Jules Verne : le phare du bout du monde.
Les seuls habitants de l’île sont les oiseaux dont manchots, les lions de mer, cerfs, les 4 militaires et 2 chiens.







pas facile




côte sud, au loin l'antarctique


 repos  bien mérité







Les militaires se mettent en 4 pour nous faire plaisir, ils mettent à notre disposition douche chaude et machine à laver, quel luxe ! Et nous invitent un soir à manger des empanadas.






gouter su Cypraea




julian, Hector et Santiago



préparation de la pâte



confection des empanadas










Un grand merci à l'armada  argentine





 

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