Traversée de l'Atlantique Nord

1- de la Guadeloupe aux Açores

Chronologie inversée pendant la traversée - mise à jour tous les jours (sauf mauvaise synchro entre Cypraea et Laurian).

Équipage : Bernard,  Aurélien, Camille


Journal de bord par Camille

Lundi 29 juin,

Test Covid obligatoire, impossible de débarquer avant le résultat


Dimanche 28 juin, 

Douze heure que Cypraea est à l'arrêt, ça fait tout drôle, plus de gîte, plus de bruit de vent, d'océan ... Mais à présent les carillons des églises, les moteur des annexes et les cris des enfants depuis les quais. Nous sommes un peu perdus avec ce changement d'horaire, d'un coup on avance de 2h, nous sommes à l'heure GMT. Nous faisons la clearance par VHF, Cam & Ber aux platines... enfin au micro et en anglais s'il vous plait ! En effet, cette situation de pandémie mondiale nous fait vite revenir dans la réalité des épreuves administratives ridicules... Malgré notre confinement de 25 jours en mer, nous sommes obligés en faire un test Covid avant de toucher terre. Vers 11h, à notre grande surprise, une vedette jaune nous accoste, c'est le Café Sport de Peter, l'incontournable, qui depuis 4 mois participe à la résistance, sans relâche, en se randant sur chaque bateau pour les approvisionner (entre liste de courses particulières et plats chauds préparés par leur soin) et bavarder, même en français! Quel plaisir ces beaux sourires. L'équipe du Café Sport est composée de Duarte, Philippe et Mariana, qui portent un joli bonnet jaune et bleu à ponpon. Ici ils l'appellent "le Bonnet de la résistance... Covid", on va réussir à s'en procurer un. Plus tard, la douane passe nous donner les papiers pour l'entrée sur le territoire, puis le service hygiène pour les indications relatives au test de demain matin 8h.. La journée passe relativement vite, chacun passe ses appels respectifs, quel plaisir de voir et entendre toutes ces bouilles familières. 20h, on se fait livrer par le Café Sport: fromage, saucisson, vin rouge & soupes de poisson... (celle d'Aurel n'a pas le temps d'arriver à table)
Livraison de Peter café sport pour notre apéro

Position : pas bougé depuis hier !

Samedi 27 juin,

Nos derniers miles en mer... Activité du jour confection du drapeau de courtoisie des Açores par Cam, pendant que Ber suit attentivement son cours particulier de cara-caramel de notre chef pâtissier Aurel..

Cuisson du sucre: Petit boulet

Grand boulet

Après ajout du beurre et de la crème

Pavillon des Açores fabriqué par Camille

 Vers 15h, dans l'horizon, apparait déjà Horta. Nous nous préparons à l'arrivée, prévue vers 19h30. Il semble que Cypraea est hâte d'arriver car elle avance à 6n 6,5n, vent arrière.... 17h Horta est de plus en plus claire, elle nous montre d'abord ces roches abruptes, rouges d'un côté, charbon de l'autre. A mesure que nous nous approchons, s'offre à nos yeux un paysage mélant campagnes verdoyantes, petites maisons blanches d'une douceur printanière, et falaises sombres, volcaniques et parsemées de grotte de pirate. Le ciel est sombre, les nuages pesants, il y avait bien longtemps que nous n'avions pas ressentie cette lourdeur. La dernière sieste du capitaine fut très mouvementée, hanté par la vision de la casserole pleine de caramel faite le matin même... Comment en finir ? .. Nous en concluons qu'il suffit de la manger.

Nos émotions virvoltent, exitation, émerveillement, nostalgie.

Aurel raconte " Une pardoxale émotion, attif de quitter la terre et pour autant ému aux larmes de la retrouver. J'imaginais les marins d'antant, qui depuis plusieurs mois, mettaient enfin pied à terre avec leur démarche chaloupée, se sentant une fois de plus tant soulagé, que réalisé."
Nous lisons sur la visage de Ber, une émotion particulière à la découverte des cents messages reçus sur Whatsapp de ses amis et sa famille.
Cam, postée à la proue, se délecte d'un spectacle majestueux : le vol de miliers de puffins cendrées, emblème de l'île, tournoyants autours de Cypraea, comme pour nous souhaiter la bienvenue.
Puffins cendrés, emblème des Açores

Nous profitons des derniers rayons de lumière pour trouver une place au mouillage d'Horta. Ber manque de chavirer par dessus bord en mettant l'ancre. Aurel le rattrape inextrexmiste par la peau des fesses. 20h, appel de la VHF, la clearance sera pour demain matin 8h. Nous sortons donc la table et trinquons pour fêter nos 21 jours bravés haut les mains.


Vendredi 26 juin,

Au réveil Ber empanne, bâbord amure, vent arrière. On frôle les 5 n de vitesse. Grand soleil ! 10h, Cam au tchaï & Aurel au nettoyage extérieur. L'équipage est tranquille, lecture, méditation, sieste. Cam se lave, même les cheveux, dans la jupe, c'est bien frais, ça tonifie ! Vu: beaucoup beaucoup beaucoup de Puffins cendrés... Tellement qu'ils s'acharnent au bout de notre ligne. On aimerait manger du poisson pas de l'oiseau, même avec ces 1m20 d'envergure !


On passe a 20mn de Flores mais on ne peut la distinguer, même avec les jumelles ! 13h, Ber nous cuisine des rillettes de dorade (yaourt, moutarde, cumin) que l'on ajoute à des pois chiche, salade originale, simple et rapide ! Aurel nous apprend qu'avec le jus des pois chiche et grâce au batteur manuel, on les monte comme des blancs en neige ! On observe des nuages au loin, le genre de ceux qui s'agglutinent au dessus, d'une île... Mais nos yeux d'humanoïde ne nous permettent pas encore de la discerner... Pas avant 24h au moins. Pour le goûter c'est riz au lait... Slurp cette douce odeur de caramel beurre salée...  « C'est quand mange? » Cam&Ber se ruent pour lécher le plat. Si nous étions scout,
pour sûr, nous aurions déjà gagné le badge 'prélavage de vaisselle'. Depuis 3 jours il n'y avait pas un seul nuage, à 19h, une couverture de coton se forme au dessus de nos têtes. Ça nous protégera du froid cette nuit. Cette étrange sensation de naviguer dans le flou des abymes est de retour, la mer
est noire, le ciel gris opaque et pourtant une étrange clarté, somme toute relative, nous permet de ne pas être complètement aveugles. 3,8n... Reste moins de 100mn avant la prochaine terre. Mais ce covid va-il nous empêcher de débarquer, un test dans les narines nous attend à l'arrivée, c'est déjà
confirmé. 111Mn en 24h, moyenne à 4,6n.


Jeudi 25 juin,

C'est qui qu'on voit avec son bonnet sur la tête ce matin ? Aurel avec un sourire jusqu'aux oreilles !
Quelques corvées matinales : remplir le gasoil & dégivrer le frigo.

Surprise ce matin Bernard a retrouvé un cahier de recettes où figure « jambonneau à l'indienne » avec pile les ingrédients qu'il nous  reste à bord  (coco râpée, oranges, pommes, tomates pelées, bananes séchées, curry...). Ça tombe à pic car on ne savait pas quoi faire avec ce jambonneau antillais ! Râper un coco ?  « bien sûr, on a un outil pour ça ! », Ber sort sa fameuse râpe à coco, une sorte de cuiller à micro dents qui se fixe à la jupe. Cam s'essaie à la tâche, l'activité est plaisante !

Aurel sort du carré, lunette, bonnet et sac à dos  « je pars faire un p'tit trekking à l'avant du bateau, j'ai pris des vivres et de l'eau, à toute à l'heure  ». Assis devant son lac de montagne imaginaire, il s'écrit  « Regardez un groupe de 'pato vapeurs'  nageant en formation ! »... En réalité, une quinzaine de Puffins cendrés, posés sur l'eau, se dorant la pilule au soleil. L'activité d'oiseaux a bien augmenté, vus également sternes Pierre-Garin.

A midi ricard avec les glaçons du givre du frigo, salade de riz, puis repos.

Cypraea enlève le bas... de son bimini... La voilà toute sexy... Et nous on peut se réchauffer car le soleil bat son plein à présent dans le cockpit!

Nous sommes toujours vent arrière, cap 90°, au régulateur d'allure. On se régale avec le plat de Ber, sucré salé parfaitement assaisonné. Cette nuit on peut observer Saturne et Jupiter, ça fait plusieurs nuits qu'on avait bien identifié que: vu leur axe et leur intensité c'était probablement des planètes. Merci Laurian qui nous a confirmé tout ça ! Malheureusement difficile de voir aux jumelles, les satellites de Jupiter, avec cette houle !
Cam et Aurel améliore la réception de la connexion satellite Iridium parfois défaillante

On a battu les records de lenteur 99mn, moyenne de 4,1n. Reste moins de 200mn avant de poser pied à terre...

Mercredi 24 juin,

Froid, on a froid. On change même plus de tenues entre nos quarts et la journée... Les pantalons sont de sortie ! Chaussettes chaussures, on a le look coco, pas de doute qui nous colle à la peau.

Pétole mais la mer fait le dos rond. Comme l'impression d'être dans un désert, aux dunes mouvantes. Levé du soleil clair comme de l'eau de roche, pas un nuage ni un souffle d'air. Les vagues primaires arrivent de l'horizon lentement, cette délicate houle bouscule Cypraea du bout des doigts. La surface de l'eau ressemble a un drap de soie aux reflets lumineux. La scène est magique, le soleil nous caresse le visage comme pour le réchauffer centimètre par centimètre.

Celles que nous nommons pétrel de Bulwer depuis quelques jours sont probablement des pétrels Cul-blanc, elles se sont suffisamment approchées pour qu'on les discerne plus en détail.

Les vents n'ont toujours pas tournés, le moteur par contre oui. Nous avons fait une bonne pause de 10h à 15h pour le cours de boulangerie, et puis pour le silence aussi. On réalise un pain chacun, l'un après l'autre, pour bien apprendre le procédé, & pour s'en rappeler nous réalisons même des prises de vues vidéo.

À 13h, pâtes carbo. Vu, aux jumelles, voilier qui vogue au spy, il trace !

D'étranges bulles stagnent à la surface... Qui a jeté de la lessive dans l'océan ? Ou Renaud aurait-il raison, la mer c'est dégueulasse les poissons baisent dedans... Entre méduses + mousse + eau froide...on est plus trop courageux pour une baignade ! L'eau est translucide on y aperçoit de nouvelle  type de méduse, longue transparentes avec une sorte de point orange dedans... Après les méduses à voile, les méduses à vapeur ?

De 15h à 21h nous remettons le moteur, cap 45°, on monte chercher le vent ! Après la sieste, ça lézarde au soleil pendant l'atelier lecture.

Dîner wok avec nos derniers légumes... Ils ont tenus 3 semaines (poivron, aubergine) et son topping cacahuètes torréfiées. Pour le dessert c'est RAYON VERT ! Et pas un mais bien deux grâce à une vague qui nous remonte encore ! En effet, c'est un flash tellement rapide. Disfraction de la lumière sur l'horizon. Je suis émue.

21h, un 'drame' survient sur Cypraea, Aurel perd son bonnet, aurait-il sauté du cockpit en enfilant la polaire... Le mystère reste entier !

Cap 90°, grand largue, génois, tangon et GV, le moteur nous casse la tête, on l'arrête, et on fait tout de même du 4n cette nuit, malgré 5n de vent.

Le ciel est largement dégagé... Un silence religieusement méditatif règne dans cette fraîche, fraîche, froide nuit !

106mn en 24h, moyenne à 4,4n.

Mardi 23 juin,

Grasse matinée des matelots, ouf, le capitaine a enfin pu lire tranquille une bonne partie de la matinée.

On avance encore d'une heure. Grand soleil sans nuages mais frisquet quand même... « On retourne aux Antilles ?  »

10h petit dej, et de leur forme olympique, les fameux matelots bien reposés se mettent à chanter en duo à tue-tête. On remonte la ligne  « queue dal'gue ! » comme dirait Laurian...

Marlin, petit marlin, si tu ne compte pas venir, préviens au moins ton pote Tazard... On fera pas les difficiles !

Vu sterne Pierre Garin, ce qui signifie que l'on se rapproche des Acores.

Malgré une bonne vitesse, le vent refuse de plus en plus, jusqu'à faire cap au 160°. À midi: salade de graines germées ©* soja sésame et reste de nouille d'hier + l'incontournable pain de thon et sa mayo maison, montée avec le fouet mécanique de Ber, quelle efficacité.

Après manger on vire de bord, plus que 5n de vent, pile vent d'bout, on enroule le génois, baume dans l'axe, moteur, en attendant que les vents tournent.

Cam se la joue Cendrillon, lessive, nettoyage des toilettes, lustrage des balcons, et même du cockpit. Aurel, inspecteur des travaux finis constate le travail bien fait.

Assise à la proue, j'observe ses longues vagues, massives, qui paraissent gigantesques sans être menaçantes, une large et haute houle avançant délicatement de bâbord à tribord. C'est beau, c'est doux.

20h, cap 45° pour contourner l'anticyclone. Coucher du soleil bien clair, Ber aperçoit le rayon vert !

Dîner : lentilles, saucisse de Morteau. Avec en dessert, devant le levé de lune, le ciel encore rouge, 3 sauts perilleux d'un dauphin qui nous offre ce beau cadeau !

Lune montante ou descedante ? En tout cas croissante ! On voit même ton ombre grise.... Encore des étoiles, tout tout tout vous saurez tout sur les étoiles... Les p'tites, les grosses, les plus brillantes et scintillantes, les écartées, agglomérées, les clignotantes et les charmantes... Tout tout tout tout vous saurez tout sur les étoiles !



En 24h, 121mn, moyenne de 5n.

Lundi 22 juin,

Allez pour bien commencer la semaine, on démarre par les calculs de la droite de hauteur (partie III/Sextant), après tout de même, un petit dej vitaminé pour des neurones bien préparés.

On empanne deux fois dans la matinée, puis le vent tourne d'un coup, on passe bon plein, détangonage, en deux temps trois mouvements, bâbord amure avec 6,5n de vitesse, cap 80°.

Le stock de pain est quasiment fini, Aurel se lance dans les essais de pâte, cours de boulangerie. Pétrissage. Organisation de la chambre de pousse (près  du moteur frigo). Préparation par les bricolo déglingo de la centrale vapeur (avec la cocotte minute à pression et un tuyau qui servira à injecter de la vapeur nécessaire à la cuisson du pain pour une croûte moins épaisse) . Tous les paramètres sont à prévoir, et particulièrement  le « pas trop de trous dans la mie parce qu'après c'est difficile d'étaler le beurre sur les tartines ».
 Chambre de pousse au dessus du moteur du frigo

 Dispositif pour produire la vapeur à injecter dans le four


A midi salade mexicaine: haricot rouge, maïs, poivron rouge, cumin.

Calme après-midi, sieste, bavardage de cockpit tenant le cap 80°, à présent au près, on ne se traine pas. Le soleil montre même le bout de son nez.

Cam s'attelle à conter à haute voix des histoires de marins, de Francisco Coloane. Pendant que Ber cuisine sa tant attendue Bolo-thon. Un régale ce plat de nouille.

Vu pétrel de Bulwer et puffin des Anglais. & une sorte de phateon (longue queue fine) noir que l'on a pas réussi à identifier... C'est Ber qui commence les quarts, le vent refuse, le régulateur ne réagit pas assez sensiblement... Il réussi tant bien que mal à régler les voiles, cap au 110°, on avance tout de même à 6n.

En 24h 129mn, moyenne a 5,3n.

Dimanche 21 juin,

Toutes voiles dehors ! Toujours vent arrière, tribord amure, cap 90° voir 100°. On papote, parle popote, mais ça dépote!

C'est dimanche, on enfile nos belles chemises et on double trinque car c'est la fête des pères ET la St Aurelien, les garçons sont gâtés, Cam leur offre un petit parchemin dessiné pour marquer le coup. On déguste notre pain de dorade curcuma avec mayo maison, coco & cacahuètes.

Toujours pas assez reposés pour les calculs de la droite de hauteur, ça attendra 48h, heureusement qu'on a le GPS.. Cypraea est équipée cinéma, on s'installe pour regarder Mustang dans le carré, tout confort et bien sonorisé. Quel luxe en plein océan.

Vu et identifié, Petrel de Bulwer en chasse mais curieux de nos sifflements. Toujours rien au bout d'la ligne, Marlin, où es-tu ? M'entends-tu ?

Jour de fête jusqu'au bout, confit de canard et patates sautées, on se laisse pas aller...

Ber nous raconte son exploit  « malade de gourmandise à finir la graisse du confit quelques années auparavant » , on prend donc nos précautions et lui
interdisons de lécher la poêle, en jurant que ça ne nuira point à sa réputation.

High tech, low tech, mediathèque, discothèque, pastèque, Toltèques... On est ouvert à la discussion, y'a pas d'problème.

Les vagues se creusent doucement mais sûrement... Environ une Camille.

Soleil couché dans les nuages, que les quarts commencent. 23h30, on empanne, toujours vent arrière, cap 90° mais bâbord amure cette fois.

Quelle belle moyenne aujourd'hui, pointe enregistrée à 8,3n.
157mn en 24h, moyenne à 6,5n. La meilleure depuis nos 15 jours de nav.

Samedi 20 juin,

La cuisine s'active vers 8h30, préparation de deux pains de poissons et deux fondants au choc, pour économiser du gaz, on fait d'une pierre, quatre moules à cake. Et surtout vider les stocks, nous donne une excuse pour recommencer a pêcher gniark gniark gniark... Du coup Ber répare la ligne car il paraît que dans le Gulfstream on y pêche des gros.

Ber nous lit le cours sur Partie III/ le sextant et la droite de hauteur. On relève les mesures à 9h30 & 12h10... On réserve les calculs 24h au chaud, pour une meilleure concentration de l'équipage.









Vers 10h on empanne, cap au 60°, vent arrière, tribord amure, génois avec tangon et GV. La mer est plus agitée mais la houle est avec nous, Cypraea surf sur les vagues qui déferlent, on carbure, voiles en ciseaux, pointe à 7n.

C'est midi  « Carpaccio » : dorade mangue séchée et jus d'orange & tomate (les dernières), tomates séchées basilic du jardin. Ce déjeuner léger est parfait pour conclure sur une trop grande part de fondant fondamment délicieux !
Carpaccio

14h on croise un cargo 225m de long, le premier que l'on voit de jour depuis nos 14 jours en mer. L'AIS sonne. 19h, après la vacation, cap au 80° 90° on pique vers les Acores.

Incroyable : un couché du soleil très dégagé, cette boule de feu rouge parait démesurée, elle plonge, ronde comme un ballon, dans l'horizon... Le rayon vert n'est que reporté à plus tard !

Dîner : Bouillon & vermicelles pour nos ventres encore pleins de gâteau au chocolat... Réunion d'équipage, la semaine est vite passée, pas de changement d'horaire pour les quarts, tout le monde s'y retrouve!

Nouvelle lune cette nuit, l'énergie est concentrée en profondeur, dans la terre, très peu de planctons à la surface. Aucun nuage ne vient perturber l'observatoire des constellations: Grande Ours, Cassiopée, Scorpion, Petite Ours, (Pléiades que l'on a jamais trouvé) ... La Croix du Sud a disparue, mais on ne voit toujours pas Orion. Une voie lactée dessinée Nord Sud avec spectacle d'étoiles filantes dont la traîne persiste quelques instant.

Cette nuit un petit oiseau noir, curieux, virevolte autour de Cypraea, il doit bien me voir... Pas moi... Mais je l'entends. Après vérification il se pourrait que ce soit un Pétrel Tempête.

116Mn en 24h, moyenne à 4,8n.

Vendredi 19 juin,

Vus horde de dauphins en chasse à 300m, tôt ce matin.

Depuis 8h, le cap est au 90° pour échapper à la pétole qui nous guette...

Nous nous activons vers 9h, Cam lustre les inox, Aurel cuisine un gratin daufinois et Ber trie les photos, qui apparaîtront prochainement sur le blog... Stay connected! Tout ça en musique, vu qu'on est au moteur on en a profité pour écouter la collec de Manu Chao & Buena Vista Social Club à fond les écoutilles... Et oui, nous allions plaisir et cours d'espagnol !

Cette nuit Cypraea était toute nue, voiles rentrées ... la voilà toute contente lorsque vers 12h le vent nous souffle derrière l'oreille, on déroule alors génois trinquette et hissons la grand voile ! Vent arrière limite grand largue et on fait tout de suite du 5,6n avec 7n de vent apparent !

Motivée comme jamais, Cam reprend les calculs du sextant... On relèvera 3 mesures entre 11h52 & 12h42. Nouvelle organisation, on grignote AVANT l'exercice cette fois et on mange la salade APRÈS. Et c'est une réussite, trouvé Latitude et Longitude a 1mn près !

Il fait grand beau et la température de l'eau a repris un degré pile pour la douche de Ber.. Enfin de mer.. Aurel au premier abord motivé, se décourage en entendant le soubresauts de Bernard lorsqu'il se vide le seau sur la tête.

*Blague a part, depuis quelques jours, Ber nous invente des contrepétries (qui n'en sont pas) a tout bout d'champ, ça nous fait bien rire:  « Quand Cypraea est toute nue, le sextant »*

19h (22h GMT), lors de sa vacation habituelle, Ber reçoit des news de son fiston, il faut vite changer de cap.. Et faire du Nord. On empanne avant la nuit, car il faut enlever le tangon, la manœuvre est toujours un peu délicate. Cypraea & le GPS ne comprennent rien et n'ont font qu'a leur tête, les voiles claquent malgré la retenue de baume, nous sommes presque vent arrière, bâbord amure et avec ce changement de direction, une houle peu agréable est maintenant de travers.

Il nous a fallu du temps pour régler le bateau, mais ça ne nous a pas empêché de savourer le fameux gratin délicieux qui a titillé nos narines toute la journée... Initialement prévu pour deux repas, nous n'en avons fait qu'une bouchée !

21h début des quarts, Cypraea se calme, nous oscillons entre 20° et 50° avec vent arrière . Étoiles filantes sur étoiles filantes, la voie lactée se reflète légèrement dans l'eau, c'est beau, intense, profond, infini....



121mn en 24h, moyenne à 5n.


Jeudi 18 juin

Données :
Date : jeudi 18 juin 2020
Heure TU passage à Greenwich : 12h01m15s
Montre : heure GMT + correction de 3s à retrancher sur la distance parcourue en latitude, à une vitesse de 4n cap au 45°... En 1h de temps
Exprimer G en minute de temps : 50°W (360° / 24h = 15° en 1h...) soit G =   50°W = 3h20m
Heure méridienne calculée : (Heure TU+G) - décalage heure locale = (je vous aide...) 12h21m15s...

C'est simple vous avez compris ? C'est bien clair pour tout le monde ?

A/ Calcul de la Longitude méridienne
Je vous passe les détails car on a fait notre premier relevé à 11h54m21s et puis on s'est dit qu'en 20 minutes on avait le temps de prendre un petit apéro vite fait... Donc on a un peu loupé la prise de la 2ème mesure ! Mais on recommence demain promis.

Ce matin nous discutions avec Ber quand Cam s'écrit  «un dauphin derrière toi !» Pas très grand, bien gris avec une petite queue, visiblement c'était un éclaireur car à quelques centaines de mètres plus loin, c'était une horde de dauphins en chasse que l'on aperçu.

Dej, lecture, grasse mat, méditation, et vers 11h reprise des études, partie II- Le Sextant, pour ceux qui ont suivi, on passe à la longitude, un chouya plus complexe... Évidemment nécessite plus d'assiduité et de bien se familiariser avec les conversions minutes d'angle et minutes de temps. Pendant que Ber siestait, Aurel& Cam ont passé quelques heures à démêler les données...

17h on a rangé les voiles, prévu pétole pendant 24h.
Ce soir ratatouille, riz, au lit ! Quart yoga sur le pont pour Cam & quart matelas dans la jupe pour Aurel !

106 milles nautiques (MN) en 24h, moyenne de 4,4 nœuds

Mercredi 17 juin,

Encore un beau levé du soleil, assis.e.s sur le pont, on devine quelques globycéphales au loin (à au moins 100m, quelques uns montrent timidement leurs ailerons).

On a œuvré ce matin. Bon nettoyage, en chantant, l'équipe se partage extérieur intérieur, enchantée ! Cypraea est propre comme un sous neuf !

Puis vers 11h, comme le vent tombe, nous demandons à Ber une initiation au sextant... N'ayant entendu que la première partie du mot, il nous a regardé avec des gros yeux bien douteux !

Un cours magistral est donc organisé par notre Capitaine, avec manuel et table des éphémérides nautiques. D'abord on calcule le point G.... Ce qui a laissé un 2ème tour à l'ambiguïté... Mais voyons ce n'est que l'heure au zénith (heure locale 12h24, le 17 juin 2020, longitude estimée 50°W50') puis prise de mesure de l'angle entre le soleil et l'horizon pour le calcul de notre Latitude Méridienne. Les élèves concentrés ne tardent pas à manier correctement l'outil. Après une bonne heure, et plusieurs relevés... C'est avec surprise que nous tombons sur le bon résultat à 0,5mn près ! Il va falloir s'entraîner encore quelques fois pour bien mémoriser le principe. En tout cas, c'est un exercice absolument appréciable, dire qu'il y a des centaines d'années, nos ancêtres astronomes détenaient déjà ces informations !

Il est 13h, titiller les méninges, ça creuse. Et puis il faut fêter le décompte des 1000 milles jusqu'à Flores! L'heure de déguster notre fameux Gravlax qui a cuit dans sel, sucre et basilic 48h.

Plus un souffle d'air, obligés de mettre le moteur, on enroule le génois et Cap au 45°. Pétole, Cam en profite pour faire figure de proue, assise sur le petit siège en bois.

Le bateau est bien stable, après sa sieste, Ber se lance dans les yaourts et son fameux far breton ! Aurel&Cam tentent une partie de Mastermind, puis un Scrabble, qui les achèvent... Trop de sollicitations des neurones pour aujourd'hui, les voilà KO.















Après sa communication Iriduim, Ber nous annonce que nous ne pourrons pas nous arrêter à Flores, demain on fêtera donc de nouveau le décompte des 1000mn jusqu'à l'île Faia.

Diner : «Saucisses au chou ce soir» (à répéter 20 fois très vite sans s'arrêter). Pour la nuit nous avons réussi a couper le moteur... Nous avançons à 3,5n...

Il semblerait que ce soit la nouvelle lune cette nuit. Le ciel est surtout dégagé au dessus de Cypraea. Dans la nuit le vent passe à 2n... On met le moteur.

En 24h, 114mn, moyenne à 4,75n

Mardi 16 juin,

L'aube commence à 3h30 d'après nos montres... Pour commencer à se re-caler, va falloir changer d'heure, on avance, on recule, on avance, on recule ? Un peu perdu.. On est dans une bulle ici, une sorte d'espace temps dicté par le jour et la nuit. Qu'est-ce qu' on est serein.

De nouveaux compagnons voguent à nos côtés, des petites méduses à voile, elles sont roses & lorsqu'elles virent de bord, bleues de l'autre côté ! Elles ressemblent à des bulles de savon en forme d'empanadas.













Toujours au près bon plein, cap 20°, ça glisse !

Après les aventures d'hier on a  décidé d'être calme aujourd'hui, lecture, écriture, respirations. Ber nous concocte un délicieux taboulé. Sieste pour l'un, cours d'espagnol pour d'autres.

On a perdu 5° depuis les Antilles, l'eau est à 23°, le soleil nous accompagne, faudrait pas qu'on perdent nos couleurs !

Ce soir c'est daurade vapeur, fruit de la passion orange.

130mn en 24h, moyenne à 5,4n.

Lundi 15 juin,

Nouvelles habitudes : levé du soleil collectif, ce sont des moments tellement beaux que ça serait dommage de les louper !

Aurel a commencé sa journée par Dame pipi pendant que Cam œuvrait au thé Tchaï.

Le lustrage des parties inox du bateau (balcons, chandelier...) devient une activité hebdomadaire, on a du boulot si on veut que Cypraea brille de mille feux pour notre arrivée.

Cam est mise a contribution pour un cours d'espagnol, il semblerait que l'équipier mystère ait son cœur épris en Colombie, traduction de quelques mots d'amour del corazón.

Nous avons commandé ce matin une dorade pour un Gravlax, nous attendons la livraison dans l'après-midi... Surprise, 15h, on ne s'attendait pas à une si belle dorade d'1m23 12kg3.... Plus une minute à nous, ça nous a occupé toute la journée. D'abord la remonter à quatre mains dans la jupe, puis un corps à Cor...yphène. Ber étreint la bête qui se débat vivement, amarrage de la queue (va encore falloir s'entraîner pour les nœuds de cabestan...). Elle a sectionné le câble d'acier, par chance on a récupéré l'hameçon et le petit leurre qui avait sauté dans le cockpit durant la bataille. Une fois remercié, nous l'achevons au couteau. Aurel nous débite darnes et filets, il commence à avoir un bon coup d'couteau avec ces entraînements. Puis on les mets direct sous vide. On a maintenant 10 repas au frigo.


Nettoyage, rangement, vaisselle. Il est rapidement 17h45, heureusement que Ber avait écrit ses messages dans la matinée.

Un petit phateon tourne autour de Cypraea, Cam communique avec l' oiseau qui lui répond, très belle danse autour des voiles. Déjà l'heure du dîner : Thon en sauce ananas, curry, crème... Et ingrédient mystère pour ne rien gaspiller... le résultat du filtrage de la pina coloda... Sorte de crème coco imbibé de rhum. On lèche irrésistiblement nos assiettes respectives... Le problème pour Ber avec la cocotte c'est que sa tête ne rentre pas dedans !


Le cap est toujours excellent, 132 milles, en 24h, une moyenne a 5,5n. Demain on prend les mêmes, et on recommence !

Dimanche 14 juin,

Ce matin levé du soleil incroyable, Ber et Aurel sont subjugués, le reflet rouge sur les nuages noirs d'un grain en poupe du bateau, une peinture grandeur nature. Il est 5h, Cypraea s'éveille, il est 5h, Cypraea n'a plus sommeil, ça s'agite dans la cuisine, on prépare déjà les tartines... Pain perdu, aux saveurs retrouvées !

On est sur des rails, cap au 20°, vent stables à 15n, confortable et efficient. Le ciel est couvert mais pas de quoi s'inquiéter. Aurel commence a lustrer les chandeliers, ça brille ! Ber nous cuisine un pain de thon. Lecture, repos, on a installé le régulateur.

12h on enfile nous plus belles tenues colorées pour trinquer à la pina colada... C'est dimanche ! Bien mangés, bien rigolés !

15h30 Aurel remonte un beau thon de 5kg, il se peint le visage tel un guerrier pendant qu'il le débite.. Encore des sashimi pour ce soir, avec une salade de chou, sésame, soja. On décide de faire notre livre de recette de la transat ! Des recettes simples, efficaces, économes et savoureuses.

18h, connexion Iridium, la route est excellente, 152mn en 24h avec une moyenne à 6,3n !

La lune se lève maintenant à 1h45, et bientôt elle sera complètement noire. On profite d'une magnifique voile lactée..

Samedi 13 juin,

Depuis ce matin, cap au Nord (0°) selon notre routeur, plein Nord pendant une semaine jusqu'au 40°, à voir comment ça évolue. On alterne vent arrière et grand largue (tangon, pas tangon, tangon, pas tangon, et rond et rond petit patapon)

Aujourd'hui c'est notre 1ère journée tranquille. Lessive, Aurel débite le thon, Cam dégivre le frigo et récupère la glace, Ber filtre sa Pina Colada trop chargé en crème de coco.
Aurélien est un pro pour lever les filets de thon, après lui, un chien n'a rien à manger


11h Pina colada avec les glaçons récupérés, c'est pastis pour fêter notre 1ère semaine de navigation depuis Saint Martin !

L'ambiance est plutôt relâche: sieste matin, midi et soir. Camille donne le La et nous raconte ses rêves farfelus des aventures de l'équipage !

À 14h, on installe la table pour déguster notre entrée tartare et steak de thon ail gingembre... Avec régime spécial pour le tombeur.. Thon beurre ! En parlant de beurre, on a fait l'inventaire des plaquettes... On en a consommé 5 en une semaine, il en reste 8...comment va-t-on faire pour les deux semaines restantes ? La question reste sensible, va falloir se rationner...

Puis Ber se demande comment nettoyer la quille et l'équipier mystère propose de  «Laver la quille à la soude» (chercher la contrepétrie)

Après 3 jours, l'horizon dans l'brouillard, un couché de soleil se découvre, nous voilà les 3 sur le roof pour observer le show light, ne manquait plus que le pop corn!

Ce soir c'est daube de bananes et lecture de poème.

Nouvelle orga des quarts, Ber 20h30- 23h, Cam 23h- 1h30, Aurel 1h30- 4h, Ber reprend aux aurores, il fait déjà jour vers 4h30! La nuit est totalement découverte, nuit étoilée avec voie lactée !

En 24h 133mn parcourus, moyenne à 5,5n, de mieux en mieux.

Vendredi 12 juin,

Le temps est bon, le ciel est bleu, Ber ramasse un beau poisson volant... Avec sa bouche ouverte, on se demande si avec un bisou on le transformerait par un 4ème passager.ère, finalement il fini par un beau vol plané par dessus bord.

Aujourd'hui le thème c'est Ananas sous toutes ses coutures, chacun y va de son invention: pina colada (bien corsée), Flan en tarte, salade d'ananas et agua de pina ! 2 verres de cocktail et Ber provoque un peu les grains qui nous entourent  « il a l'air un peu minable  ce gros nuage devant », au loin la foudre frape la mer, on entends le tonnerre à 1, 2, 3.... 15sec... Ils se rapprochent. Ça ne tarde pas à s'emballer, les garçons prennent deux ris et Cam est à la barre... Bientôt trempée de la tête aux pieds ! Des trombes d'eau et des vagues qui se creusent, rafales à 25n, les vents sont avec nous, on réussi à maintenir le
cap à l'Est ! Cypraea surf sur de longues vagues, c'est impressionnant ! Ber rempli les seaux, nettoyage du coquepit qui en avait bien besoin ! La pluie a sévi pendant au moins 1h30, c'est agréable de barrer, même toute mouillée, l'adrénaline réchauffe les cœurs.









Après ces bonnes secousses, on remonte la ligne et devinez quoi.... Un thon de 5kg couleur bleu turquoise ! On avait rêvé d'un tartare de thon à la tahitienne... Avec de l'ananas bien sur ! Aurel assemble et enfourne sa tarte, Cam à l'assaisonnement du tartare, Ber à l'Iridium !

Trop de nuages nous encercle pour apercevoir le coucher du soleil mais on se régale avec notre poisson tout frais et la déclinaison d'ananas.

Cette nuit, on a pris 2 ris, vent de travers, cap au 60°, jusqu'à 8n de vitesse.

Pour le concert 360° d'éclairs, visiblement on a pris un billet pour 2 jours, on en prend encore plein la vue !

23h30 un pétrolier de 200m de long nous passe juste en poupe.

Nous avons bien avancé cette nuit, 120Mn en 24h, moyenne à 5n.

Jeudi 11 juin,

Les vents sont très changeants, on tire bord sur bord (soit nord entre 0°et 20°, soit sud est 110° à 160°), mais la technique s'affine .. Deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois le plaisir !

Ce matin c'est bricolage, un équipier mystère a trop serré le hublot des toilettes... Mauvaise nouvelle... il faut donc échanger la fermeture (vis plastique) avec celle d'un hublot moins prioritaire que l'aération des toilettes.

Et comme les emmerdes volent toujours en escadrille... on se rend compte qu'en virant de bord la ligne s'est prise dans le safran... Immobilisation du bateau pour que Ber aille vérifier tout ça. Par chance elle s'est enlevée toute seule. Cam en profite pour plonger... Mais il faut vite nager pour rattraper Cypraea qui vogue doucement mais sûrement ! Une bonne douche dans la jupe pour les plus courageux.se, avec cette petite brise ça réveille !

Nos tartines commencent à moisir, c'est reparti pour tout gratter et griller de nouveau, peu de perte mais quelle labeur. La matinée est vite passée !

Au menu taboulé, melon jambon, pastèque et..... Bananes flambées !

Après mangé le vent s'est levé, rafale à 20n...et on tient le bon cap et on ne se traine pas, on joue la sécurité, échange génois et trinquette et on prend 2 ris ! plein Est ENFIN, on devrait récupérer des vent plus stables d'ici demain. Ça gite pas mal, on travaille l'équilibre !

Pas de couché de soleil, c'est très nuageux, tout est installé pour récupérer l'eau de pluie mais évidemment on passe à côté de l'averse . Un bon plat nouille et sauce tomate, et hop début des quarts. Les vents de stabilisent... 20n avec des rafales à 23n, c'est la première fois qu'on avance aussi bien mais ça gite carrément. De nuit on a la sensation d'être dans un TGV, et ça s'est rafraîchi,  même Bernard enfile le pantalon et la polaire, c'est pour dire.

On devine quelques étoiles et aperçoit des feux d'artifices dans les nuages, puis vers 3h c'est un concert d'éclairs à l'horizon.

En 24h, 116mn parcourus, moyenne à 4,8n.

Position le 11/06 18h local (22h UTC) :  25º25' N, 57º48' W

Mercredi 10 juin

On en a bavé cette nuit...

Au petit matin, Bernard a lancé une requête météo et a reçu le message de son fils Laurian, notre routeur à distance, qui nous confirme bien la décision de Bernard, cap au 110° pour s'échapper de la dépression qui nous embête. Au près, bâbord amure.

Finalement pendant la journée on a viré 4 fois de bord, le vent refusait à chaque fois et les fichiers grib ne nous ont pas beaucoup aidé.. . La voile c'est bien composer avec les éléments et développer une approche sensible du bateau !

Aujourd'hui on a fait peu de lecture et refait le monde comme à nos habitudes.

Vers 10h c'est le goûter de la récré, et comme on avait pas de choco BN, on s'est fait pastèque coco et cacahuète ! Le repas nous a mis du baume au cœur au menu : mi cuit darne de dorade panée au sésame avec sa petite salade pomme carotte. Et le soir tian de légumes du soleil préparé avec amour avec boudin antillais.

Oiseaux observés : 5 petrels diablotins ont dansé à la poulpe de Cypraea toute la journée, magnifique.

Le premier quart de cette nuit est super, on sent que Cypraea est en forme, ça fait plaisir!

En 24h 116 mn parcourus, moyenne à 4,8n.

Position le 10/06 18h local (22h UTC) : 24°37.5' N 58°57.75' W

Mardi 9 juin

Aux aurores, le vent s'est légèrement levé, Ber et Aurel ont sorti le génois et installé le tangon ! Il est 5h, Cypraea s'éveille, il est 5h, tout l'équipage est sur le pont paré pour le lever du soleil.

Plus tard Bernard ajoute la trinquette et a recalculé... Cap au 40° !

Ambiance matinale russe ! Bernard nous fait même une démonstration de Kazak'chok, on chante, on chante...  « On naviguait en mer pénard...  »

11h07 bière en canette, et bout de pâté pour fêter le passage du tropique du cancer... Avec interro du capitaine  « pourquoi les tropiques sont-ils placés au 23°26''12'?  »

Pour ne rien gâcher de cette journée, Aurel est au fourneau pour un fondant choco-coco, oui s'est bien retrouvé.... Un équipage de gourmands ! Il improvise un four solaire pour faire fondre beurre et choc sous la capote.

Des oiseaux viennent se pavaner autour de Cypraea : un Grand Phateon et un couple de Puffin d'Audubois, «una pareja de pajaro» à ne pas confondre avec parajo...

C'est tout juste au moment du repas où les choses s'accélèrent ... Bernard s'écrit «on a une touche, une dorade qui surf au bout de la ligne» et un grain qui arrive ! Ouf le moelleux est en lieu sûr, la dorade aussi. On adapte les voiles au vent ... Cap jusqu'au 100°, et une pointe à 9,58 noeuds ! Nous sommes heureux comme des poissons volants, on va prendre de l'avance sur le retard à venir. Toujours vent au grand largue, Aurel prend la barre, pointe à 7n !

Le moral est au beau fixe, on a eu une belle journée de navigation, c'est donc l'heure des sashimis qu'on a bien mérité !

Nuit tombée on aperçoit au loin un cargo !

20h, les quarts commencent et nous naviguons tels des poulpes dans de l'encre... Peu de vent on met le moteur, c'est grains sur grains. Les nuages empêchent la lumière de pénétrer, on discerne à peine la ligne d'horizon, et des éclairs entre nuages flashent de temps à autre. L'ambiance est troublante, nous avons confiance en notre capitaine et à Cypraea.

Vers 22h30 on coupe le moteur pour hisser la grand voile et le génois, au près.

Au passage de quart les vents tournent, avec des rafales à 20n, nous sommes complètement déboussolés, objectif  « suivre le compas », une fois stabilisé  « régler les voiles ». Tout l'équipage est sur le pont, Bernard, calme et réfléchi nous donne les instructions, on change le génois avec la trinquette, etc, etc..


Toute la nuit a été  « sport » avec des vents particulièrement instables mais... Là où commence le découragement, se lève la victoire des persévérants !  « la navigation c'est un peu comme la couture, une minute d'inattention et t'as vite fait d'empanner... Enfin de virer de bord !»

En 24h, 115mn parcourus avec une moyenne à 4,8n.

Position le 09/06 18h local (22h UTC) : 23°42,5' N 59°56,5' W

Lundi 8 juin,

Pendant le quart de Bernard, un grain a permis de remplir 3 seaux d'eau douce et à Ber de prendre sa douche sous la baume ! Finalement.. On a du
mettre le moteur car le vent est carrément tombé.

Oiseaux observés : Pétrel diablotin (repéré grâce au guide des oiseaux) et une sterne trop rapide pour l'identifier... On ajoute des post it sur le bouquin pour les potentiels oiseaux qu'on pourrait croiser !


Quel bonheur de se doucher dans la jupe, Cam en a même profité pour laver quelques affaires. Au vu du calme, les garçons parlent pâtisserie et explorent les livres de cuisine du bateau !

12h10 c'est pastis avec Melon jambon et salade de riz yaourt mangue. La mer d'huile est installée, Bernard se lance donc aux yaourts.  « vous avez une yaourtière ?  »  « Non, mieux , on a Bernard et un frigo qui permet de les chauffer sur le moteur et refroidir ensuite »

L'après-midi pétole ! Aller Hop baignade avec 5860 m de fond. L'eau est transparente mais tellement profonde, ce bleu océan nous subjugue. Les yeux sous l'eau, les rayons du soleil s'enfoncent vers les abymes... La plénitude est totale ! Cypraea, vu du dessous ressemble à un requin sur le dos, avec le safran et la dérive, sa coque est superbe et bien propre !












Longue discussion jusqu'au coucher de soleil. 18h, Bernard est à la requête météo habituelle, pendant qu'on médite sur le pont. On sort même la table pour manger ce soir, et surprise on croise notre premier bateau... Qui n'avait pas mis son AIS ! mais avec ces spots sur le pont difficile de le louper !

Chez nous, tout est allumé  «  avec le moteur, ici c'est Versailles » s'exclame Bernard.

Encore une belle journée, malgré le moteur, cette nuit on affale la grand voile pour éviter qu'elle s'use. Depuis 3 jours on a fait cap au Nord (entre 0° et 20°),  anticyclone repéré par notre capitaine on ajuste, cap au 35°.

108 mn parcours en 24h, moyenne à 4,5 nds.

Position le 08/06 18h local (22h UTC) : 22º19.2429' N, 61º31.4115' W

Dimanche 7 juin,

"La journée est vite passée sans même qu'on ait le temps de bouquiner" s'aperçoit Bernard. C'est vrai, aujourd'hui nous avons surtout refait le monde, mais aussi chanté nos classiques !

Un couple d'oiseau nous a rendu visite, il semblerait que ce soit des Petrel..

À 12h, salade, yaourt et mangue. Aurélien nous apprend une expression "changement d'herbage, rejouit les veaux" ça peut s'appliquer pour pas mal de situation...

Siestes alternées et pour l'heure du goûter un verre de vin, fromage et saucisson au plus grand bonheur de nos 3 bons vivants !

 Le vent est constant, notre allure aussi, même si depuis cette nuit nous avons remplacé la trinquette par le génois et en fin d'après-midi hissé toute la grand voile à l'annonce de faible vent à venir.

On ne s'en rend pas compte mais le soleil brûle les épaules... Ouf Cam sort sa branche d'Aleo Vera pour le dos d'Aurel.

Le soleil se couche à 18h50.. (20min plus tard qu'en Guadeloupe).

Comme le disais Hermès dans les tables d' Emmeraude "ce qui est en haut est comme ce qui est en bas" j' ai vu des étoiles dans la mer et des planctons phosphorescents dans le ciel !

En 24h, 109 mn parcourus avec une moyenne de 4,5 nds.

Position le 07/06 18h local (22h UTC) : 20º51.2577' N 62º09.3698' W

Samedi 6 juin,

Réveillés par un grain, petite baignade matinale, téléchargement des fichiers météo ..

La serviette d’Aurélien, s’est volée du bateau, coup de bol elle est juste au fond de l’eau. Après le petit dej, dernière douche dans la coloc d’Aurélien… Et rinçage de la serviette !

8h Bernard et Camille montent l’annexe sur le pont pendant qu’Aurelien nous concocte des cuisses de poulet à la cocotte. Le compte a rebours est lancé, instructions du capitaine pour un départ du mouillage à 9h30. Rangement de l’ancre avec les pare-battages dans le puits à chaine. A la sortie du mouillage, l’AIS sonne déjà, petit caboteur et voilier sont sur notre route… bon exercice,
pour tester que l’AIS fonctionnait. Grand voile 2 ris et Trinquette avec 20 nds de vent d'Est.

C’est quasiment arrivés à la pointe d’Anguilla que nos estomacs nous amènent à la cuisine…Finalement on se rend compte que le capot avant n’était pas fermé, près d’un litre d’eau est entré dans les cales, le matelas mouillé et la télécommande de l’ancre qui a disjoncté et vidé la batterie moteur…
missions du jour : Réparation télécommande, rincer draps et sécher les matelas. A peine le matelas sorti, Bernard nous met en garde contre des vagues scélérates qui risqueraient de tout tremper… ça n’aura pas manqué, 5 minutes plus tard, c’est Camille qui se reçoit quelques litres d’eau par surprise ! Quelle rigolade !

Le moral de l’équipage est au beau fixe, les repas sont légers et pas de mal de mer en vue. On pratique la télépathie a bord ! Aurélien demande "qu’est-ce qu’avec une vague scélérate ?", Bernard répond "incroyable c’est le mot que je viens d’écrire sur le journal de bord"… puis Bernard a même deviné que le frigo l’appelait pour régler la température !

Levée d'une lune rousse exceptionnelle ! Nous décidons de diviser la nuit en 3, Cam prend le quart de 20h à 23h, Auré jusqu’à 2h et Ber de 2h à 5h.

En 24h, 133 mn parcourus en 24h moyenne a 5,5 nds. 0 bateau en vue depuis le départ 



Mardi 2 juin,
Partir pour le déconfinement des restaurants était une vrai bonne idée, derniers boudins, chatroux et flan coco pour notre bon plaisir de gourmand.

Mercredi 3 juin,
Dernières courses terminées, fruits et légumes lavés, cockpit brossé, toiles et chaussettes rincées , 250 tartines grillées, waypoint enregistrés, clés déposées. 11h paré ! Direction Anse a la Barque, on est au vent de l'Ile... Mais Bernard ajuste les voiles, et on file au galop... Jusqu'à 8 noeuds!
Au menu : taboulé et petite surprise du chef... Chausson aux pommes ! On est gâtés.




A 5 Milles  de l'arrivée... Des grains déferlent sur les mornes de Guadeloupe... Tandis qu'un arc en ciel intense se dessine pour plonger dans la mer, au milieu, la pleine lune apparaît et de l'autre côté un couché du soleil poignant colorant la mer d'un ton rosé grace aux reflets de des nuages. Magique.


Arrivée 18h30, notre chef cuisto nous concocte un tajine à la cocotte, et la barmade une caïpi mangue... on se régale, mais fatigué de cette première journée l'extinction des feux est rapide.
J1: 34,5 mn avec une moyenne à 5,3n


Jeudi 4 juin,
Départ d'Anse a la Barque 7h30, il fait beau mais toujours sous le vent de l'île, nous oblige à garder le moteur pendant 3h (les vents étaient très changeants). Ça y est le vent se lève et la houle aussi, de belles vagues nous accompagnent. L'après-midi c'est vent de travers voir petit largue jusqu'au coucher du soleil avec une pointe à 8,6 nm !

Camille a préparé le déjeuner... Avec toute cette houle, celui-ci n'a pas fait long feu dans son estomac... Elle a baptisé Cypraea de la salade de riz ! Bernard impassible, a nettoyé et a continué son repas avec le yaourt (maison) et une mangue.

Événements du jour:
Essaie de pose de ligne mais pêché que des sargasses..
Branchement du régulateur avec succès.
Joli balais des oiseaux qui plongent dans l'horizon.


18h45 couché du soleil et levé de la lune quasiment pleine. Quelle chance pour cette première nuit en mer !
On divise la nuit en 4 pour nos quarts. 20 noeuds de vent en moyenne, moitié régulateur, moitié pilote. Belle nuit, sauf un grain vers 1h du mat donc on réduit les voiles... Et heureusement sinon on serait arrivé sur Saint Martin à 4h du mat !




Vendredi 5 juin,
Arrivés au mouillage de Grand Case (Saint Martin) 7h15. Moins de 24h de navigation, 154,5 mn avec une moyenne de 6,26n. Il est tôt: petit dej, vérification des légumes, on débarque l'annexe, baignade, et on attend Aurélien au bar ! Et oui c'est ouvert!
À 13h l'équipage est enfin au complet, 1,2,3 tournées... On fait connaissance, discussion de comptoir, on apprend que notre voisin de mouillage (Sitara, alliage41...) part aussi demain, cap 20° jusqu'au 28°N...c'est plus ou moins ce que l'on avait aussi prévu... Même si on reste tributaire de la météo ! Dernière nuit au mouillage, demain c'est le grand départ, les équipiers et le capitaine sont aux anges, très heureux d'être ensemble et de partager cette aventure.








5 commentaires:

  1. Eliana Aurel a dit…

    Les plaisanciers!
    Bon voyage, Berne et Cam, je t'envie, je donnerais tout pour accompagner chaque jour, chaque nuit à l'amour de ma vie.
    Aurel mon amour, je t'adore avec la même force du vent et de la mer, je t'aime, je t'aime, je t'aime, j'embrasse tes photos tout le temps.
    La lumière éternelle de l'Univers vous accompagne, bon vent et bonne mer, je vous accompagne de ma lumière violette. Namaste  

  2. Eliana Aurel a dit…

    https://www.youtube.com/watch?v=-woHhvme1iE

    UNE FLEUR DANS LE DÉSERT  

  3. Eliana Aurel a dit…

    Je T´ame mon amour,

    CUIDATE VIDA MIA, ESPERARE TRANQUILA QUE CIERRES Y ABRAS TU VIDA DEFINITIVAMENTE PARA MI.

    RECUERDA TE AMO- TUYA ELIANA  

  4. Eliana Aurel a dit…

    Mon Aurel, mon amour, je vous ai laissé d'autres messages dans les commentaires Traversée de l'Atlantique Nord - Cypraea et je ne vois pas qu'ils restent, je ne vois que les trois premiers, c'est très étrange, mais tout le monde parle de la même chose, combien tu me manques et J'ai besoin de toi, je t'adore de ma vie et je veux te voir et mon amour, j'espère que tu penses à moi autant qu'à moi.

    Je t'aime mon amour
    ElianAurel  

  5. Eliana Aurel a dit…

    me revoilà, j'espère que vous lisez mes messages, je vous suis tous les jours pour sentir mon proche proche.
    Amour chocolat, bois beaucoup de chocolat pour le froid qui se passe, mon cœur chocolat avec toi ma vie et tes compagnons un peu aussi.
    Mon amour, écrivez-moi, aujourd'hui trois semaines se seront écoulées depuis que je vous ai réexpédié dans votre France, je vous aime, ma vie. ElianAurel  


 

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